Ce qui me passe par la tête lors d'une panne moteur

Rubrique ouverte à la demande d'un adhérent du forum. La description des mésaventures de certains pourrait être utile aux autres.
PS : Précédent titre = "Nos plus belles frayeurs en ULM"
Règles du forum

Si votre sujet consiste en une recherche d'informations, formulez un titre sous le mode interrogatif.
Ceci est un lien cliquable :
Donnez des titres compréhensibles et précis à vos sujets !
Si votre titre laisse croire que vous allez donner des informations alors que vous en demandez, votre sujet sera supprimé.
Les modifications de titres (et de textes) se font avec "EDITER" qui se trouve pendant un certain temps en haut à droite de vos messages.
Répondre
Avatar de l’utilisateur
JL
Messages : 106
Inscription : 27 déc. 2012, 10:51
Localisation : Romans sur Isère 26100 (Drôme) LFLE

Ce qui me passe par la tête lors d'une panne moteur

Message par JL »

Nous sommes un samedi de janvier, il fait moins sept. Nous avons travaillés tout le matin à rectifier des petits problèmes apparus lors des vols d'essais du proto que nous avons construit. Il est 11H30 quand on me propose d'aller faire le vol de validation des modifs. Comme ce serra un vol local et qu'il est tard, je ne prends pas le temps de me changer. Vérification soigneuse de la machine et décollage; je suis un peu tendu, ce n'est que mon deuxième vol sur la machine et le pilotage en est un peu particulier: biplace en tandem, le moteur un Visa 36CV (oui vous avez bien lu) est monté au centre et entraîne par une courroie crantée l'hélice qui tourne au dessus d'une poutre fuselage. L'aile haute a un profile auto-stable (Naca 23109) et est commandé en incidence par le manche. L'avion dispose d'ailerons et d'une dérive classique. La profondeur réglable par trim ne sert qu'à tenir le fuselage horizontal. Un autre trim, placé sur l'aile permet de choisir la vitesse de neutralité de l'aile. Le pilotage n'est ni difficile, ni pointu mais particulier et demande à bien travailler aux palonniers. La visi est fantastique, j'apprécie le paysage et décide de travailler ma coordination de commande en enchaînant des 180° en utilisant une petite route droite. Je ne suis pas haut; 200m au maximum. Soudain un clac-clac, provenant du moteur, me sort de ma rêverie. Le bruit s'amplifie et les tours moteurs diminuent, puis c'est l'arrêt; mon cœur manque de faire de même. Immédiatement les bons gestes viennent: ajuster la vitesse à 120 Km/h, je vérifie que le robinet d'essence est bien ouvert et je cherche un endroit où je puisse me poser. Cela se présent mal, je suis au dessus d'une peupleraie; on fait mieux comme piste. Une saignée dans les arbres est faite par un champs de maïs qui a été passé au disque; c'est assez rugueux mais c'est ça ou les peupliers. Je ne suis pas sûr de l'atteindre, je fignole ma vitesse, ma symétrie et trim au mieux le fuselage. Je pense que si atterrissage est dur, j'ai le moteur dans le dos (c'est la cas de le dire), choisie pour la visi, je regrette maintenant ce choix de configuration. Je frôle les sommets des la dernière rangée de peuplier, heureusement ce sont de petites branches et elles ne me déséquilibrent pas. Que le champs est court et je suis encore haut, une glissade me ferra perdre rapidement des mètres. je sort de glissade et décélère en soutenant la machine, le terrain labouré et gelé à vraiment une sale gueule, mais je n'ai pas le choix. Je me fait la réflexion: tiens je vais peut être sauver ma peau. L'avion commence à rouler, plutôt à rebondir sur les mottes gelées, je vais peut être pas être blessé; les réflexions viennent malgré moi, le pilotage étant assuré par les réflexes; j'ai l'impression que mon corps agis automatiquement. La machine décélère; dernière réflexion, je vais peut-être ne pas casser la machine. A ce moment la roue droite trouve qu'elle en assez fait et quitte le navire. Un cheval de bois et c'est fini, par réflexe je tire le frein à main, même s'il n'y a plus de roue. Je suis au milieu des champs, loin de tout, j'ai des vêtements sales et pas un sous en poche, je marche un kilomètre et trouve un garage où j'explique ma mésaventure, il me permet d'utiliser gratuitement son téléphone. Je prévient les copains pour qu'ils viennent me chercher. De retour à l'atelier nous découvrons l'origine de la panne; une rampe de culbuteur dévissée. Le moteur avait été récupéré sur une voiture accidentée et révisé par le concessionnaire de la marque. Sans doute dérangé dans sont travail il oublié le serrage à la clef dynamométrique, les vis étant simplement approchés à la main.
La conclusion de cette aventure c'est que les bons réflexes acquis en formation sont bien là. Quand à ce qui vous passe dans la tête à ces moments; étonnant non aurait dit Pierre Desproges
.
Avatar de l’utilisateur
Ramel
Messages : 4622
Inscription : 16 avr. 2012, 19:53
Localisation : Occitanie

Re: Ce qui me passe par la tête lors d'une panne moteur

Message par Ramel »

Salut, et bien quel retour d'expériences !
Mais il est vraisemblable que la construction engendre, de fait, tellement d'heures de travail qu'il ne me parait pas illogique que la vérification de quelques vis (sur les milliers de fixations de tous genres) puisse être oubliée...

Content pour toi déjà que tu aies eu tes 2 jambes pour aller téléphoner !

As tu pu faire revoler ta machine depuis ? Avec quel moteur ?
Zenair 601xl
bebe44
Messages : 3895
Inscription : 25 janv. 2011, 22:32

Re: Ce qui me passe par la tête lors d'une panne moteur

Message par bebe44 »

Quel retour d'expérience de panne :!:
Bravo pour les bons réflexes et pour la très bonne maîtrise du mental.
J'ai aussi vécu un arrêt moteur. J'avais toujours craint et je crains encore aujourd'hui, comme tous les pilotes, que cela se reproduise.
Dans mon cas, c'était au moment le plus propice puisque j'engageais un exercice d'encadrement.
Maintenant, la leçon que j'ai retenue est que cela peut se produire et qu'il faut de l'air sous les ailes.
Le conseil que je donne maintenant est celui que m'avait donné un bon instructeur de notre région, faire régulièrement des exercices de panne verticale, certains iront jusqu'à l'arrêt moteur, quant à moi je me contente du moteur plein réduit mais ce à chaque retour sur le plancher des vaches.
L'expérience aide et aidera :idea:
Avatar de l’utilisateur
Gilles CHRISTEN
Messages : 1350
Inscription : 14 mars 2012, 14:11
Localisation : Switzerland (LSZQ)

Re: Ce qui me passe par la tête lors d'une panne moteur

Message par Gilles CHRISTEN »

looulm est demandé à la barre ... :lol: :lol: :lol:


Bon .. Ok c'est pas sympa, mais avouez que le calendrier est farceur !


Hop je suis loin :arrow:



Ps : congratulation pour la gestion de ton avarie !
« - La protection de l'espace aérien ... OK, mais pas avant 8h du matin ! - »
louulm
Messages : 1045
Inscription : 20 déc. 2011, 20:14
Localisation : France - Centre - Indre - Châteauroux-Villers (LFEJ)

Re: Ce qui me passe par la tête lors d'une panne moteur

Message par louulm »

Gilles CHRISTEN a écrit :looulm est demandé à la barre ... :lol: :lol: :lol:

Pour moi ça été très rapide !! je devais être à 300 ft (pas d'altimètre) plein d'option pour ce poser et hop le temps d'y penser et j'étais posé !!!! donc j'ai pas eu le temps de me poser des questions ou de gamberger :D


Voilà votre honneur :lol: :lol: :lol:
Airbike ISON monoplace aile haute Rotax 447
Répondre

Revenir à « Les pannes que nous avons vécues »