Ma petite expérience, bien que ça ne soit pas une vraie panne

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FLATLANDER
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Inscription : 21 nov. 2012, 17:55

Ma petite expérience, bien que ça ne soit pas une vraie panne

Message par FLATLANDER »

Bonjour à tous,
Ma petite expérience, bien que ça ne soit pas une vraie panne moteur, c'était tout comme.

J'ai une quinzaine d'heures de vol solo en 3axes, pas plus (mais une grosse expérience en paramoteur). Cela fait 1an que je bosse sur un Rans S9 que je remet en état de vol, et je m’apprête à faire le 2ème vol. Le premier était une réussite bien que l'atterro fut un peu dur, du fait que je ne soit pas habitué à son attitude, sa vitesse d'approche etc. Il n'avait duré que 5min, le temps de faire un tour de piste et de confirmer mon travail, bref, autant dire que j'étais encore dans le flou presque total.
Toujours un gros gros stress donc pour ce second vol, j'ai très peu d'expérience, je n'ai qu'une petite dizaine d'atterros en train classique (sur Cub), je ne connais pas la machine, j'ai moi même changé le moteur, refait le circuit électrique et surtout carburant etc. Bref, si quelque chose doit arriver, c'est surement dans la première heure de vol, donc on est en plein dedans. J'ajoute à cela que le terrain est plutôt court (450m).
Quelques roulages, tout semble bien aller, je me concentre. Je m’aligne et mets les gaz. La machine accélère fort et décolle vraiment vite. Je fais mon palier de prise de vitesse et entame la montée lorsque tout à coup, à environ 30m de haut, j'entends un bruit très net de courroie qui patine et je prends un liquide dans le visage, comme aspergé de fines gouttes ! BOOM, le palpitant qui s'emballe, ça y est, j'y ai droit. Essence ? Non ça sent pas l'essence. Huile ? J'ai cassé un roulement de réducteur d'où le bruit ? Non non, ça semble pas visqueux ! Je checke mes températures et tours moteurs, tout semble normal pourtant. Nous sommes à t+3secondes. Ok, ça me pique les yeux, c'est amer et ça sent assez fort : c'est du liquide de refroidissement ! Je réduis les gaz pour minimiser la puissance moteur, tout en essayant de maintenir un palier, je suis à un peu moins de 100m de haut, j’entame un premier virage par la gauche en serrant les fesses pour ne pas décrocher, virage large pour essayer de rejoindre la vent-arrière. Pourquoi ce bruit ?! C'est un Rotax582, il n'y a pas de courroie. Le réducteur ? La pompe à eau ? Tout est pourtant toujours dans le vert, le moteur tourne rond, je n'y comprends rien, mais je suis convaincu qu'il va s'arrêter. On est à t+10secondes. Le bruit s'estompe avec la réduction du régime, bien qu'il soit toujours un peu présent. Je suis en vent-arrière, toujours à moins de 100m, toujours au taux de chute mini avec un régime moteur anémique, je m'attends à voir mes tempé grimper d'un coup et le moteur serrer, t+15s. Là, je me dis que le plus dur est fait, le moteur m'a permi de faire demi tour, et à ce moment là, un fin pilote posera sans problème sur la piste. Sauf que je ne suis qu'un gamin sans expérience ! OK STOP ! Là, je fais abstraction de tout, ne surtout pas paniquer.
1/ la vitesse 2/ où est le seuil 3/ les instruments moteur. JE VAIS POSER LA MACHINE SANS RIEN CASSER, et c'est tout. Je suis très bas, et le seuil est proche, je n'ai pas vraiment de marge, tout sera précipité mais tant pis, je ne veux pas prendre plus de risque de m'éloigner du terrain. Je réduis tout, et il sera complètement hors de question de faire une remise de gaz. Stratégie=arriver un peu haut, faire une glissade jusqu'au dernier moment et me mettre debout sur les freins si nécessaire. Ne pas arriver trop court pour ne pas avoir à remettre les gaz sur un moteur qui sera probablement cassé d'ici là, ne pas arriver beaucoup trop haut non plus pour ne pas effacer toute la piste. Mes repères sont tous faussés car je vole sur trop de machines différentes ces dernier temps : paramoteur, Cub, Eurofox, Pena Super Joker, FK12 Comett...
Allez, dernier virage, large aussi, toujours au taux de chute mini. Attention, celui-ci est celui qui tue ! Je me concentre sur ma vitesse, tout se passe bien. Lorsque je termine ce virage, je suis très proche du seuil, j'ai très peu de longueur pour ajuster mon axe, et je suis haut, un peu de mayonnaise pour m'aligner au mieux, ce qui a fait flipper ceux d'en bas car le S9 est vraiment TRES réactif... Trop haut ! Ni une ni deux, glissade (que je découvre ici en même temps...). Manche d'un coté, pied dans le coin opposé. Sur le S9 c'est très efficace vu la taille de la dérive, il s'enfonce comme une enclume, mais je suis quand même trop haut ! Tiens, le moteur est toujours vivant, je vais peut être réussi à sauver la machine en fait. T+30secondes. Je glisse toujours, le seuil est tout juste passé. Je commence mon arrondi toujours en glissant. Tiens, je vais peut être limiter la casse ! Je relâche la dérive, fignole mon arrondi au max, je touche assez brutalement, bien décider à en finir. Je coupe le moteur, et me mets debout sur les freins, je m'arrête à environ 3/4 de piste, pilote et machine en un seul morceau. Tout le monde courre vers moi, voyant bien que quelque chose s'était passé, ils poussent ma machine de la piste car j'ai crâmé la priorité à un pendulaire, mais qui savait que j'étais en "essais" avec ce que tout cela implique.

Reflexion, après ce grand moment de solitude. Il ne me faut pas plus de 3min pour me trouver complètement débile ! L'eau : sous la machine débouche le trop plein/dégazeur du vase d’expansion. J'ai completé le niveau juste avant de décoller. Effectivement, sous la machine c'est plein d'eau, et celle-ci est passée par l'ouverture du sandow de train d'atterrissage, pour venir me lecher le visage ! Juste une histoire de trop plein qui se vide, un truc normal quoi... Et le bruit alors ? Naturellement, je regarde l'hélice en premier : le scotch épais qui protège son bord d'attaque est en train de se déchirer à un endroit, c'est lui qui sifflait, j'ai déja eu ça en paramoteur et même en hélico radiocommandé.

Je me suis vraiment trouvé neuneu sur le coup, mais un mal pour un bien car j'ai vu que je savais gérer une situation hyper stressante, et j'ai maintenant un peu moins peur de la panne moteur. Un mal pour un bien. Tout ça s'est passé donc en moins d'une minute, entre la mise des gaz et l'arrêt sur la piste, ça va vraiment vite ! Le lendemain sera le 3ème vol, sans problème ! C'est vraiment stressant les premières fois, à être aux aguets du moindre petit bruit, du changement imperceptible de vibration etc. !
Dernière modification par FLATLANDER le 22 déc. 2014, 16:02, modifié 1 fois.
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ze bebert
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Re: Ma petite expérience, bien que ça ne soit pas une vraie panne

Message par ze bebert »

Et ben t'as réussit a me stresser aussi... on est dedans en te lisant !

Tout n'est pas noir, au moins c'est un bon entrainement en cas de soucis. au bilan même si ce n'etait qu'une connerie, t'as eu une série de bonne réactions ce qui est positif.
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Gilles CHRISTEN
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Re: Ma petite expérience, bien que ça ne soit pas une vraie panne

Message par Gilles CHRISTEN »

Hello ...

Punaise, c'est la grande saison des aveux !

Néanmoins, félicitation pour ton sang froid et ta maitrise du sujet ...

Restez prudent .
« - La protection de l'espace aérien ... OK, mais pas avant 8h du matin ! - »
bebe44
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Re: Ma petite expérience, bien que ça ne soit pas une vraie panne

Message par bebe44 »

To expérience est très bien contée, nous sommes malgré nous à ta place.
Dans ton cas, tu as cumulé une nouvelle machine, peu d'heures d'expérience, vol après intervention sur la dite machine, ce sur un terrain relativement court au regard des pistes d'aérodromes habituels.
Bravo pour le sang froid, tant que le moteur tourne, que les paramètres sont dans le vert, il faut prendre le max d'altitude en retour vers le circuit de piste.
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FLATLANDER
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Re: Ma petite expérience, bien que ça ne soit pas une vraie panne

Message par FLATLANDER »

Merci ! :)
Oui, ça fait beaucoup de choses cumulées, et j'en avais parfaitement conscience (les trous dans le gruyère, le truc de proba vu à l'école...), mais après avoir tout vérifié 250 000 fois, à faire des pré-vol pendant 1an, un rodage dans les règles, des roulages à n'en plus finir et tout et tout...fallait bien se lancer ! J'avais franchement l'impression que les gens sur le terrain pensaient que je n'allais jamais voler avec, car j'étais sans-cesse en train de bricoler un truc, reportant les premiers vols à "dans 1 mois" tous les mois :lol: Mais bon, vous savez ce que c'est, on change un moteur, donc on doit refaire les branchements. Alors on se dit "mais...c'est pourri ça ? Faut refaire !" alors on refait. Pareil pour le circuit carburant, et tout un tas de petites choses que l'on découvre quand on restaure un avion, une bagnole ou une maison. Et puis il y a aussi la pièce que l'on refait 5 fois de suite avec des systèmes différents, exemple, le dé-doubleur de cable d'accélérateur. Je ne voulais pas un système du marché, gros, et surtout lourd (j'essai de grappiller le moindre gramme). Je l'ai refait mais à chaque fois j'avais un très léger tout petit doute, le genre de truc qui reste dans un coin de la tête, comme une ombre et finit par obséder. Au final on finit par tout arracher et à refaire jusqu'à ne plus avoir le moindre doute. Et ceci pour tout l'avion ! C'est mon facteur survie :D

Pour le fait de mettre plein pot pour gagner un max d'altitude, j'ai longtemps hésité dans mon cas (c'est à dire environ 1 seconde et demi :lol: ) et j'ai préféré rester au minimum de gaz. Je ne me serai pas fait surprendre à décrocher en cas d'arrêt moteur total, là est mon avantage d'être paramotoriste, j'ai quand même cette notion de vitesse, de vol aux grands angles etc. Minimum de gaz car j'étais persuadé qu'il y avait un problème de circuit d'eau, mettre plein gaz voulait donc dire serrage, là où rester au régime le plus faible possible me donnait une chance de conserver le moteur pour une quinzaine de secondes, ce qui me suffisait pour limiter la casse. J'avoue ne pas avoir trop fait confiance aux instruments, mais plutôt à mon instinct de survie ! Ah oui, j'ai oublié de préciser un truc : dans ma carrière de volant, j'ai eu des dizaines de moteur deux-temps et fait des centaines d'heures de vol avec ces machines vraiment pas du tout fiables. Il m'est arrivé tout et n'importe quoi avec ce moteurs, mais je n'ai jamais serré ! Je m'étais toujours dit "met de l'huile et écoute ton moteur, si il est sur le point de serrer, tu l'entendras souffrir" et effectivement ça avait toujours marché, les moteurs trop chauds, trop pauvres font un bruit un peu particuliers et bien souvent on ne dispose pas du plein régime. L'erreur fatale ici est alors d'insister, c'est là qu'on serre, c'est là que mes potes serraient, et c'est là où moi je n'ai jamais serré. MAIS j'ai quand même serré un deux temps dans ma vie, et ce fut précisément le moteur d'origine de mon S9, un Rotax 618 ! De l'huile, les paramètres dans le vert, un point fixe plein gaz de 30 secondes et clac, une hélice qui s'arrête. Voilà aussi pourquoi je n'ai pas mis plein gaz lors de ma "panne". Bon au final, sur le 618 le serrage était du fait des pistons qui étaient des pistons de motoneige adaptés. Il y avait des traces de précédents serrages sur les deux pistons. J'ai bien faire de passer des mois à faire des essais dans tous les sens, ça m'a surement sauvé la machine cette fois là :roll:
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