Ma petite expérience, bien que ça ne soit pas une vraie panne
Publié : 22 déc. 2014, 15:07
Bonjour à tous,
Ma petite expérience, bien que ça ne soit pas une vraie panne moteur, c'était tout comme.
J'ai une quinzaine d'heures de vol solo en 3axes, pas plus (mais une grosse expérience en paramoteur). Cela fait 1an que je bosse sur un Rans S9 que je remet en état de vol, et je m’apprête à faire le 2ème vol. Le premier était une réussite bien que l'atterro fut un peu dur, du fait que je ne soit pas habitué à son attitude, sa vitesse d'approche etc. Il n'avait duré que 5min, le temps de faire un tour de piste et de confirmer mon travail, bref, autant dire que j'étais encore dans le flou presque total.
Toujours un gros gros stress donc pour ce second vol, j'ai très peu d'expérience, je n'ai qu'une petite dizaine d'atterros en train classique (sur Cub), je ne connais pas la machine, j'ai moi même changé le moteur, refait le circuit électrique et surtout carburant etc. Bref, si quelque chose doit arriver, c'est surement dans la première heure de vol, donc on est en plein dedans. J'ajoute à cela que le terrain est plutôt court (450m).
Quelques roulages, tout semble bien aller, je me concentre. Je m’aligne et mets les gaz. La machine accélère fort et décolle vraiment vite. Je fais mon palier de prise de vitesse et entame la montée lorsque tout à coup, à environ 30m de haut, j'entends un bruit très net de courroie qui patine et je prends un liquide dans le visage, comme aspergé de fines gouttes ! BOOM, le palpitant qui s'emballe, ça y est, j'y ai droit. Essence ? Non ça sent pas l'essence. Huile ? J'ai cassé un roulement de réducteur d'où le bruit ? Non non, ça semble pas visqueux ! Je checke mes températures et tours moteurs, tout semble normal pourtant. Nous sommes à t+3secondes. Ok, ça me pique les yeux, c'est amer et ça sent assez fort : c'est du liquide de refroidissement ! Je réduis les gaz pour minimiser la puissance moteur, tout en essayant de maintenir un palier, je suis à un peu moins de 100m de haut, j’entame un premier virage par la gauche en serrant les fesses pour ne pas décrocher, virage large pour essayer de rejoindre la vent-arrière. Pourquoi ce bruit ?! C'est un Rotax582, il n'y a pas de courroie. Le réducteur ? La pompe à eau ? Tout est pourtant toujours dans le vert, le moteur tourne rond, je n'y comprends rien, mais je suis convaincu qu'il va s'arrêter. On est à t+10secondes. Le bruit s'estompe avec la réduction du régime, bien qu'il soit toujours un peu présent. Je suis en vent-arrière, toujours à moins de 100m, toujours au taux de chute mini avec un régime moteur anémique, je m'attends à voir mes tempé grimper d'un coup et le moteur serrer, t+15s. Là, je me dis que le plus dur est fait, le moteur m'a permi de faire demi tour, et à ce moment là, un fin pilote posera sans problème sur la piste. Sauf que je ne suis qu'un gamin sans expérience ! OK STOP ! Là, je fais abstraction de tout, ne surtout pas paniquer.
1/ la vitesse 2/ où est le seuil 3/ les instruments moteur. JE VAIS POSER LA MACHINE SANS RIEN CASSER, et c'est tout. Je suis très bas, et le seuil est proche, je n'ai pas vraiment de marge, tout sera précipité mais tant pis, je ne veux pas prendre plus de risque de m'éloigner du terrain. Je réduis tout, et il sera complètement hors de question de faire une remise de gaz. Stratégie=arriver un peu haut, faire une glissade jusqu'au dernier moment et me mettre debout sur les freins si nécessaire. Ne pas arriver trop court pour ne pas avoir à remettre les gaz sur un moteur qui sera probablement cassé d'ici là, ne pas arriver beaucoup trop haut non plus pour ne pas effacer toute la piste. Mes repères sont tous faussés car je vole sur trop de machines différentes ces dernier temps : paramoteur, Cub, Eurofox, Pena Super Joker, FK12 Comett...
Allez, dernier virage, large aussi, toujours au taux de chute mini. Attention, celui-ci est celui qui tue ! Je me concentre sur ma vitesse, tout se passe bien. Lorsque je termine ce virage, je suis très proche du seuil, j'ai très peu de longueur pour ajuster mon axe, et je suis haut, un peu de mayonnaise pour m'aligner au mieux, ce qui a fait flipper ceux d'en bas car le S9 est vraiment TRES réactif... Trop haut ! Ni une ni deux, glissade (que je découvre ici en même temps...). Manche d'un coté, pied dans le coin opposé. Sur le S9 c'est très efficace vu la taille de la dérive, il s'enfonce comme une enclume, mais je suis quand même trop haut ! Tiens, le moteur est toujours vivant, je vais peut être réussi à sauver la machine en fait. T+30secondes. Je glisse toujours, le seuil est tout juste passé. Je commence mon arrondi toujours en glissant. Tiens, je vais peut être limiter la casse ! Je relâche la dérive, fignole mon arrondi au max, je touche assez brutalement, bien décider à en finir. Je coupe le moteur, et me mets debout sur les freins, je m'arrête à environ 3/4 de piste, pilote et machine en un seul morceau. Tout le monde courre vers moi, voyant bien que quelque chose s'était passé, ils poussent ma machine de la piste car j'ai crâmé la priorité à un pendulaire, mais qui savait que j'étais en "essais" avec ce que tout cela implique.
Reflexion, après ce grand moment de solitude. Il ne me faut pas plus de 3min pour me trouver complètement débile ! L'eau : sous la machine débouche le trop plein/dégazeur du vase d’expansion. J'ai completé le niveau juste avant de décoller. Effectivement, sous la machine c'est plein d'eau, et celle-ci est passée par l'ouverture du sandow de train d'atterrissage, pour venir me lecher le visage ! Juste une histoire de trop plein qui se vide, un truc normal quoi... Et le bruit alors ? Naturellement, je regarde l'hélice en premier : le scotch épais qui protège son bord d'attaque est en train de se déchirer à un endroit, c'est lui qui sifflait, j'ai déja eu ça en paramoteur et même en hélico radiocommandé.
Je me suis vraiment trouvé neuneu sur le coup, mais un mal pour un bien car j'ai vu que je savais gérer une situation hyper stressante, et j'ai maintenant un peu moins peur de la panne moteur. Un mal pour un bien. Tout ça s'est passé donc en moins d'une minute, entre la mise des gaz et l'arrêt sur la piste, ça va vraiment vite ! Le lendemain sera le 3ème vol, sans problème ! C'est vraiment stressant les premières fois, à être aux aguets du moindre petit bruit, du changement imperceptible de vibration etc. !
Ma petite expérience, bien que ça ne soit pas une vraie panne moteur, c'était tout comme.
J'ai une quinzaine d'heures de vol solo en 3axes, pas plus (mais une grosse expérience en paramoteur). Cela fait 1an que je bosse sur un Rans S9 que je remet en état de vol, et je m’apprête à faire le 2ème vol. Le premier était une réussite bien que l'atterro fut un peu dur, du fait que je ne soit pas habitué à son attitude, sa vitesse d'approche etc. Il n'avait duré que 5min, le temps de faire un tour de piste et de confirmer mon travail, bref, autant dire que j'étais encore dans le flou presque total.
Toujours un gros gros stress donc pour ce second vol, j'ai très peu d'expérience, je n'ai qu'une petite dizaine d'atterros en train classique (sur Cub), je ne connais pas la machine, j'ai moi même changé le moteur, refait le circuit électrique et surtout carburant etc. Bref, si quelque chose doit arriver, c'est surement dans la première heure de vol, donc on est en plein dedans. J'ajoute à cela que le terrain est plutôt court (450m).
Quelques roulages, tout semble bien aller, je me concentre. Je m’aligne et mets les gaz. La machine accélère fort et décolle vraiment vite. Je fais mon palier de prise de vitesse et entame la montée lorsque tout à coup, à environ 30m de haut, j'entends un bruit très net de courroie qui patine et je prends un liquide dans le visage, comme aspergé de fines gouttes ! BOOM, le palpitant qui s'emballe, ça y est, j'y ai droit. Essence ? Non ça sent pas l'essence. Huile ? J'ai cassé un roulement de réducteur d'où le bruit ? Non non, ça semble pas visqueux ! Je checke mes températures et tours moteurs, tout semble normal pourtant. Nous sommes à t+3secondes. Ok, ça me pique les yeux, c'est amer et ça sent assez fort : c'est du liquide de refroidissement ! Je réduis les gaz pour minimiser la puissance moteur, tout en essayant de maintenir un palier, je suis à un peu moins de 100m de haut, j’entame un premier virage par la gauche en serrant les fesses pour ne pas décrocher, virage large pour essayer de rejoindre la vent-arrière. Pourquoi ce bruit ?! C'est un Rotax582, il n'y a pas de courroie. Le réducteur ? La pompe à eau ? Tout est pourtant toujours dans le vert, le moteur tourne rond, je n'y comprends rien, mais je suis convaincu qu'il va s'arrêter. On est à t+10secondes. Le bruit s'estompe avec la réduction du régime, bien qu'il soit toujours un peu présent. Je suis en vent-arrière, toujours à moins de 100m, toujours au taux de chute mini avec un régime moteur anémique, je m'attends à voir mes tempé grimper d'un coup et le moteur serrer, t+15s. Là, je me dis que le plus dur est fait, le moteur m'a permi de faire demi tour, et à ce moment là, un fin pilote posera sans problème sur la piste. Sauf que je ne suis qu'un gamin sans expérience ! OK STOP ! Là, je fais abstraction de tout, ne surtout pas paniquer.
1/ la vitesse 2/ où est le seuil 3/ les instruments moteur. JE VAIS POSER LA MACHINE SANS RIEN CASSER, et c'est tout. Je suis très bas, et le seuil est proche, je n'ai pas vraiment de marge, tout sera précipité mais tant pis, je ne veux pas prendre plus de risque de m'éloigner du terrain. Je réduis tout, et il sera complètement hors de question de faire une remise de gaz. Stratégie=arriver un peu haut, faire une glissade jusqu'au dernier moment et me mettre debout sur les freins si nécessaire. Ne pas arriver trop court pour ne pas avoir à remettre les gaz sur un moteur qui sera probablement cassé d'ici là, ne pas arriver beaucoup trop haut non plus pour ne pas effacer toute la piste. Mes repères sont tous faussés car je vole sur trop de machines différentes ces dernier temps : paramoteur, Cub, Eurofox, Pena Super Joker, FK12 Comett...
Allez, dernier virage, large aussi, toujours au taux de chute mini. Attention, celui-ci est celui qui tue ! Je me concentre sur ma vitesse, tout se passe bien. Lorsque je termine ce virage, je suis très proche du seuil, j'ai très peu de longueur pour ajuster mon axe, et je suis haut, un peu de mayonnaise pour m'aligner au mieux, ce qui a fait flipper ceux d'en bas car le S9 est vraiment TRES réactif... Trop haut ! Ni une ni deux, glissade (que je découvre ici en même temps...). Manche d'un coté, pied dans le coin opposé. Sur le S9 c'est très efficace vu la taille de la dérive, il s'enfonce comme une enclume, mais je suis quand même trop haut ! Tiens, le moteur est toujours vivant, je vais peut être réussi à sauver la machine en fait. T+30secondes. Je glisse toujours, le seuil est tout juste passé. Je commence mon arrondi toujours en glissant. Tiens, je vais peut être limiter la casse ! Je relâche la dérive, fignole mon arrondi au max, je touche assez brutalement, bien décider à en finir. Je coupe le moteur, et me mets debout sur les freins, je m'arrête à environ 3/4 de piste, pilote et machine en un seul morceau. Tout le monde courre vers moi, voyant bien que quelque chose s'était passé, ils poussent ma machine de la piste car j'ai crâmé la priorité à un pendulaire, mais qui savait que j'étais en "essais" avec ce que tout cela implique.
Reflexion, après ce grand moment de solitude. Il ne me faut pas plus de 3min pour me trouver complètement débile ! L'eau : sous la machine débouche le trop plein/dégazeur du vase d’expansion. J'ai completé le niveau juste avant de décoller. Effectivement, sous la machine c'est plein d'eau, et celle-ci est passée par l'ouverture du sandow de train d'atterrissage, pour venir me lecher le visage ! Juste une histoire de trop plein qui se vide, un truc normal quoi... Et le bruit alors ? Naturellement, je regarde l'hélice en premier : le scotch épais qui protège son bord d'attaque est en train de se déchirer à un endroit, c'est lui qui sifflait, j'ai déja eu ça en paramoteur et même en hélico radiocommandé.
Je me suis vraiment trouvé neuneu sur le coup, mais un mal pour un bien car j'ai vu que je savais gérer une situation hyper stressante, et j'ai maintenant un peu moins peur de la panne moteur. Un mal pour un bien. Tout ça s'est passé donc en moins d'une minute, entre la mise des gaz et l'arrêt sur la piste, ça va vraiment vite ! Le lendemain sera le 3ème vol, sans problème ! C'est vraiment stressant les premières fois, à être aux aguets du moindre petit bruit, du changement imperceptible de vibration etc. !