J'arrive un peu après la bataille, mais je ne résiste pas à mettre mon grain de sel...
J'ai accumulé une grosse quarantaine de serrages au cours de plusieurs saisons de courses de motos anciennes sur des deux temps des années 70 à 80 , refroidissement liquide et à air (pour ceux qui connaissent RDLC 350, RD 350 et 400). Dans les deux extrêmes, j'ai réussi à faire serrer une moto au banc
et, une autre fois, j'ai réussi à couvrir les deux tiers d'une épreuve à Magny cours avec un moteur serré (entre la 3è et la 5è place... jusqu'à en faire péter la bielle)
Tout n'est pas directement transposable, mais ta situation me rappelle pas mal de choses vécues
1/ Comme les autres, il me semble difficilement imaginable que tu puisses repartir en vol sans être sur de ce qui s'est passé. A chaque fois que je suis remonté sur la brêle sans ouvrir le moteur après un doute sur une amorce de serrage (flemme ou aveuglement), j'ai serré (complètement, cette fois ci) dans les 10 mn... Magique !
2/ Mon préparateur a coutume de dire que la carb, sur ces moteurs, (plus rustiques que les rotax, mais le principe de fonctionnement est identique), c'est "mystique"
Mais il y a une constante. Une bonne carb = un gicleur adapté. Le gicleur (sa taille) est choisi -en général- pour des températures aux alentours de 20°.
Dans les "extrêmes" de températures (sur un circuit, en plein été, on peut aller jusqu'à 35, voire 40 degrés et descendre en tout début de saison, fin mars entre 0 et 5°- vécu au Mans et à Carole) , les écarts par rapport au gicleur standard peuvent aller jusqu'à plus ou moins 20 points (dans les deux sens).
Plus il fait froid, plus le gicleur doit être gros (richesse), plus il fait chaud, plus on peut baisser en taille (en analysant soigneusement la couleur de la bougie - surtout pas neuve entre chaque run, méthode devenue un peu illusoire avec le Sans plomb) pour gagner en puissance
Or, un gicleur trop petit (par rapport à des conditions météo) = couiiiik assuré (c'est la première cause de serrage -pas la seule-, mais la première que l'on vérifie en moto).
Et là, on n'a pas encore parlé de la hauteur de l'aiguille et de sa forme, du puits, le niveau de cuve, le gicleur de ralenti...
Pour en revenir à ta situation, tu mets plein gaz, charge maxi, avec un moteur réglé (je suppose) pour des conditions standard, alors qu'il fait zéro degré...
Je ne sais pas si tu as serré, mais tout (beaucoup de facteurs, en tout cas) était réuni pour...
Bref, regarde bien tes bougies. S'il y a de la limaille, la cause est entendue.
s'il n'y en a pas, tant mieux, mais déculassage pour être sur.
Quant à voler avec une amorce de serrage, même sur un tour de piste, pour ton moteur, mais surtout pour toi, cela me paraît pure folie....