Ne vous chamaillez pas pour rien : 156 kg c'était le poids forfaitaire d'équipage dans une réglementation de... 1984 !
Depuis, il y a de l'eau qui a coulé sous les ponts de la Seine (ou de l'Ill
), plus d'une génération plus tard, la taille moyenne des Français a changé. C'est un fait, et pas besoin de polémiquer là-dessus (au début des années '80, avec mes 180 cm je pouvais regarder au-dessus de la foule dans le métro parisien, aujourd'hui je suis trop petit pour ça, alors que je fais toujours 180 cm).
Si, si : les 156 kg n'étaient pas une valeur outrancière en 1984 (à l'époque, je pesais 72 kg), et l'augmentation prévue actuellement n'est pas un triomphe de la vie sur le papier, mais une évolution, somme toute, logique. Il n'est donc pas - pour moi - si étonnant que la moyenne de taille/poids, dont le législateur a tenu compte, était plus faible que celle, dont on parle aujourd'hui.
J'ai suffisamment souligné (et je n'étais pas seul) les entorses à la logique, et parfois des bêtises, dont nous gratifient les administrations, pour que je ne me sente pas obligé de voir une logique et une conformité aux principes, dans le cas qui nous intéresse.
Dans la version française de l'opt-out, on augmente la charge utile, et non pas le poids à vide, ni la vitesse minimale. Le principe reste le même : limiter l'énergie cinétique qui devrait être libérée en cas de choc.
Un argument d'égalité de droit ne tient pas la route : la semaine dernière, dans mon club de vol à voile, nous avons dû refuser un vol d'initiation à un gars de 120 kg. Car, tous les planeurs biplaces (dûment certifiés) acceptent le poids d'équipage d'
au maximum 2 x 110 kg... avec les parachutes dorsaux. Et il y en a qui autorisent moins. Il y en aura donc toujours des personnes qui, pour une simple raison d'excès de poids, resteront au sol. Tout comme dans l'équitation, il y a une limite de poids de cavalier, en fonction de la taille du cheval, et personne ne trouve rien à y redire.
ULM ou pas, tous les commandants de bord, doivent toujours faire leur calcul de centrage, et tous les aéronefs ont de limites de poids et de centrage. Ça, c'est de la physique, pas le droit. Revendiquer le droit de voler pour tous sans exception n'est pour moi que de la démagogie.
En perdant des semaines et des mois pour débattre au sujet du poids, nous oublions (dans la ferveur de discussion) que le nœud du problème est ailleurs : dans le carcan totalement absurde et bureaucratique que l'UE, à travers l'EASA, a imposé à l'aviation légère. Une vraie absurdité, celle-là.