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Vitesse d'approche en cas de vent ?

Publié : 19 août 2010, 12:47
par 100
Un débutant m'a demandé pourquoi il faut augmenter sa vitesse d'approche en cas de vent. J'ai été surpris par l'incertitude de ma réponse ... :oops: Sûr oui, mais pas à 100% ...
Qui peut expliquer ? et de combien on augmente cette vitesse ? Est-ce vraiment un conseil qui est donné par tous les instructeurs ? Je veux dire : il y a consensus là dessus ? car je n'ai pas le souvenir d'avoir lu ce conseil dans le manuel préparant au brevet théorique ...

Re: Vitesse d'approche en cas de vent ?

Publié : 19 août 2010, 13:29
par Paul78
Voilà une question intéressante ;-)

Si je ne dis pas de bêtises (à confirmer par d'autre), cette précaution est prise pour permettre de gérer plus facilement les effets liés au gradient de vent et au vent de travers (s'il y en a).

Le gradient:
l'air étant un fluide, il "accroche" au niveau du sol où il ne peut pas s'écouler aussi faiclement qu'en altitude. La vitesse du vent au niveau du sol est donc inférieure à la vitesse du vent en altitude, la vitesse augmentant progressivement avec l'altitude selon un "gradient". Ce phénomène est bien connu des navigateurs à la voile puisque le vent en haut du mât est toujours plus important qu'au niveau de l'eau. Pour l'aviateur, cela a deux conséquences:
- une aide au décollage: en décollant face au vent, le vent relatif augmente progressivement avec la prise d'altitude et améliore de fait la portance,
- un danger à l'atterrissage: en atterrissant face au vent, le vent relatif décroit progressivement avec la perte d'altitude et détériore la portance. C'est pour cela qu'en approche par fort vent, on sent parfois l'ULM s'enfoncer et qu'on doit rendre la main pour reprendre un peu de vitesse.

De fait, à l'atterrissage, on recommande de prendre des marges plus importantes lorsque le vent est fort pour éviter de tutoyer de trop prêt la vitesse de décrochage lors de la traversée du gradient. En condition normale, il est recomandé d'approcher à 1.3 fois la vitesse de décrochage qu'il faut majorer d'un tiers de la vitesse du vent.

Le vent de travers:
si le vent est de travers, plus on a de vitesse et moins la dérive est importante. Il est plus facile de se poser avec du vent de travers en lisse avec de la vitesse plutôt qu'avec deux crans de volets car la dérive sera moins importante comme la correction à apporter. Je ne reviens pas sur les cours liés à la dérive mais le principe est celui-ci.

J'espère ne pas avoir dit trop de bêtises et je suis sûr que les autres compléterons/me reprendrons.

PS: quelques schémas bien fait sont disponibles sur Internet. http://club.ffme.fr/gum38/meteo/gradven.htm par exemple.

Re: Vitesse d'approche en cas de vent ?

Publié : 20 août 2010, 10:40
par www
Parce que le vent n'est jaamais laminaire. Entre deux rafales l'appareil pourrait s'enfoncer ?
On peut supposer que plus la vitesse de l'avion est faible et plus le différentiel de la vitesse "rafales" et "entre rafales" est élevé, plus l'enfoncement sera important. une vitesse plus élevée de l'avion permet de diminnuer cet effet (pareil que pour l'explication "vent de travers").

Re: Vitesse d'approche en cas de vent ?

Publié : 17 sept. 2010, 09:28
par al1118
Bonne analyse; en effet on majore la vitesse d'approche d'une fraction du vent de bout ( on ne tient pas compte de la composante travers ) pour étaler le gradient et/ou la rafale. En plus, çà ne coûte pas cher puisque le vent diminuant la vitesse/sol, la distance d'atterrissage ne sera pas augmentée. On fait pareil sur les "gros", même les "très gros".
Comme dans les clubs, on a une fâcheuse tendance à recommander des vitesses d'approche carrément monstrueuses, bien souvent il n'est même pas nécessaire de majorer.

Le problème du vent travers est différent; la difficulté est le "décrabe" à l'arrondi, juste avant de toucher. Majorer la vitesse ne sert qu'à donner un peu de confort; lequel sera purement apparent puisqu'au toucher, la vitesse sera la même que si on n'avait pas majoré la vitesse d'approche; en outre, le palier de décélération sera plus long et je ne vois pas l'intérêt de glandouiller trop longtemps à un ou deux mètres du sol. Et puis, annuler une dérive de 15 ou de 20° çà ne fait pas une grande différence.
Après, c'est une question d'appréciation et d'habileté. Le vent travers, c'est impressionnant mais pas dramatique. On peut même se poser sans décraber, çà passe très bien; à condition d'avoir un chouïa d'inclinaison du côté vent, comme le petit avion jaune de l'image ci dessus.

Les manuels de nombreux avions américains ne définissent même pas de limitation vent travers.
A.L.