Bonjour à tous...
La réponse à la question posée par Serge est simple... un peu d'observation aurait en effet suffit, et Offtaps a raison quant à l'analogie avec un réseau d'eau...
Si l'un d'entre vous avait essayé d'arroser son jardin avec deux tuyaux (de 15) connectés sur un Y (alimenté en 19), il aurait tout compris...
Piwip a donc donné une bonne réponse, et Marco a vu juste...
Il convient de dissocier deux choses bien distinctes :
- La pression de l'huile DANS le circuit de graissage du moteur, c'est la vraie question posée...
- La pression de l'huile dans le carter et dans les circuits annexes (bâche à huile s'il y a lieu, radiateur d'huile, tuyaux divers...), question secondaire.
Pour simplifier, éliminons la question secondaire : dans TOUS les moteurs, depuis l'origine de la motorisation par combustion interne, les carters de récupération d'huile ont TOUJOURS été pratiquement à l'air libre, donc à pression atmosphérique ambiante, par le biais d'un conduit spécifique, le "reniflard", afin d'évacuer les résidus de pression occasionnés par l'effet "by-pass" de la segmentation, ainsi que les vapeurs d'huile chaude...
Depuis quelques temps, ce reniflard est connecté à l'entrée d'aspiration d'air du moteur, afin de recycler les dites vapeurs d'huile pour les brûler au lieu de les évacuer dans la nature... et dans ce cas, le carter est en dépression !
En ce qui concerne le Rotax 912, l'effet "by-pass" met effectivement le carter récupérateur d'huile sous une faible pression suffisante pour faire remonter l'huile collectée dans la bâche... mais la bâche elle-même est mise à l'air libre par un conduit spécifique...
A noter que d'autres moteurs également à "carter sec" utilisent une pompe de vidange (scavenging pump, ou drain pump) aspirant l'huile du carter pour la refouler dans la bâche...
En ce qui concerne le radiateur d'huile, s'il y en a un, il est placé dans le circuit AVANT la pompe de graissage, donc en dépression de l'huile qui est ici aspirée.
Quant à la question posée, à savoir la pression de l'huile dans le circuit de graissage, il convient de bien considérer le fonctionnement de ce circuit : l'huile est mise en pression par la pompe de graissage, et est envoyée sous cette pression, par l'intermédiaire de conduits spécifiques aménagés au cœur des éléments constitutifs du moteur, à tous les éléments mobiles qui nécessitent un graissage... c'est-à-dire la formation d'un film d'huile afin d'éliminer les frottements.
Ceci implique une circulation permanente de l'huile dans le moteur... et c'est bien ce qui est observé !
Et qui dit circulation d'un fluide dans des conduits, dit automatiquement pertes de charges, et fuites !
Les pertes de charges sont liées à la longueur des conduits, d'une part, à leur diamètre, d'autre part, ainsi qu'aux coudes, rétrécissement et tous autres obstacles divers et variés s'opposant peu ou prou à la circulation dudit fluide, ici, l'huile.
Et les fuites, ce sont les lieux où l'huile est libérée du conduit de graissage et coule librement dans le carter... à une pression à peine plus élevée que celle régnant dans ce carter !
Il est donc évident que la pression de l'huile relevée à la sortie de la pompe sera inévitablement plus élevée que celle en tous points du circuit, et beaucoup plus élevée qu'à tous les endroits "fuiteux" (axes, coussinets, linguets, culbuteurs... etc)...
On peut aisément s'en rendre compte, tout simplement en observant le mano de pression d'huile : Rotax 912, au démarrage, un peu plus de 5 bars...
moteur raisonnablement chaud, un peu plus de 4 bars : les différents pièces on pris leur température de fonctionnement, et les différents jeux sont établis à leurs valeurs normales, l'huile échauffée s'est fluidifiée et sa circulation en est devenue plus aisée dans tous ces conduits...
Enfin, pour répondre à l'objection faite par ComboHKS, je lui ferait observer que les circuits de graissage sont réalisés en étoile depuis la pompe, c'est-à-dire pratiquement en parallèle, ou bien alimentés par des conduits de forte section s'ils doivent être alimentés en série, justement afin de limiter au maximum l'effet de la fuite d'un élément sur un autre élément...
Cordialement,