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Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 18:10
par kawa1135
Salut à tous,
Deux écoles s'affrontent, au sujet de la réelle utilité de disposer d'un horizon artificiel dans son ulm : les pour, et les contres! :lol:

Plus sérieusement parlant, j'ai parcouru quelques articles de presse, à ce sujet, et ma foi, je ne sais quoi penser!
Ce n'est malheureusement pas avec mes quelques heures de vol en double, qui me permettront d'avoir un avis tranché sur la question!

Je retiens que les arguments des contres, sont principalement, le risque de ne focaliser son attention que sur l'horizon, et de négliger la base, c'est-à-dire,
la bille, le compas,ou l'aiguille, le badin, et le vario-altimetre...toujours je crois utile de preciser, dans le cas d'un demi-tour à effectuer dans l'urgence, aprés
s'etre pris "la tête dans les nuages", à l'insu de son plein gré!! :lol: ..Ce demi-tour salvateur, donc 180°, serait à effectuer, avec une faible inclinaison, au manche, sans toucher aux palonniers, en ne se servant que, des instruments précedemment cités.

L'argument des pour, est: quand on a éssayé, on ne peut plus s'en passer!!....

Un certain pilote/instructeur militaire avait évoqué sa propre experience, avec des éleves pilotes de chasse, à qui on avait masqué, l'horizon artificiel, lors
d'excercices de vols sans visibilité, mettaient en moyenne, 10 secondes, avant de partir en virage engagé!!!

Qu'en pense l'élite de l'aviation légere presente sur ce forum!!! ;)

Cordialement à tous, et maintenant......à toutes!!

Re: Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 19:02
par fifidibosco
:D

Bonjour Kawa,

l'utilité de l'horizon artificiel dépend surtout de ta capacité à t'en servir.
IMC, sans horizon artificiel, il faut au moins un indicateur de virage (aiguille). Mais si tu te mets IMC involontairement, il faut utiliser tous les moyens à ta disposition pour en sortir. ça serait trop bête de te priver d'un instrument sous prétexte que tu n'as pas appris à t'en servir. Un pilotage "aux sensations" en IMC, est voué à l'échec, la chance n'étant pas un instrument fiable.
Sur tout les avions un peu évolués il y a un horizon artificiel. Ce n'est pas pour cela que tous les pilotes ont les yeux rivés dessus en permanence. La gestion de l'utilisation des instruments est quelque chose qui s'apprend, mais pas seul.

Plutôt que des questions sur l'horizon artificiel, il est préférable en ULM, d'avoir pensé au problème de la gestion de la mauvaise météo. Quand faire demi-tour, quand prendre la décision de se poser, dans de bonnes conditions, dans un champ plutôt que de forcer la chance et de terminer IMC avec une boussole et un alti.

Pour ce type de questions, il n'y a pas de réponse définitive. Tous les cas sont des cas particuliers.

Fifi

j'oubliais : un horizon artificiel est un instrument gyroscopique,seul capable de donner la verticale (s'il a été correctement recalé) pas des ersatz inertiels qu'on trouve sur certaines tablettes ou pire sur des téléphones.

:D :D :D

Re: Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 19:13
par coyote
L'horizon ne se recale pas, Fifidibosco ,(tu pensais peut etre au conservateur de cap) ,la verticale est corrigée automatiquement par le système érectile.
Je donne des cours de PSV (en VMC avec lunettes spéciales) et je suis surpris du peu d'heures qu'il faut pour avoir des bons résultats : 5 à 6 heures de PSV et l'élève s'en sort tres bien,apres il faut s'entrainer régulièrement avec un pilote de sécurité.
La plus grande difficulté est de croire l'horizon alors que le cerveau te donne des indications contraires pendant l'inversion des virages, les accélérations et décélérations.

Re: Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 20:32
par fifidibosco
coyote a écrit :L'horizon ne se recale pas Fifidibosco (tu pensais peut etre au conservateur de cap) ,la verticale est corrigée automatiquement par le système érectile.
Je donne des cours de PSV (en VMC avec lunettes spéciales) et je suis surpris du peu d'heures qu'il faut pour avoir des bons résultats : 5 à 6 heures de PSV et l'élève s'en sort tres bien,apres il faut s'entrainer régulièrement avec un pilote de sécurité.
La plus grande difficulté est de croire l'horizon alors que le cerveau te donne des indications contraires pendant l'inversion des virages, les accélérations et décélérations.
bonjour Coyote,

tu as parfaitement raison pour tout. J'ai moi-même "un peu" également pratiqué le VSV et il est vrai que c'est quelque chose qui s'apprend relativement vite avec un peu de méthode et de rigueur, mais qui ne s'improvise pas.
Mais : un horizon artificiel ça se recale, tout dépend de ce que tu as fait de l'avion avant. L'horizon de secours du Mirage 2000, qui est pourtant bien mieux que les horizons qu'on trouve sur beaucoup d'avion, après une bonne mailloche tu as intérêt à le recaler si tu ne veux pas qu'il se transforme en générateur d'illusions sensorielles. C'est une course entre la précession des gyros et l'"érectibilité" du système de recalage. Si tu ne fais que du VRH, c'est l'érecteur qui gagne. Si tu te colles une bonne série de voltige faudra recaler ton horizon, essaie, tu m'en diras des nouvelles ...

Fifi

:D :D :D

Re: Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 20:45
par JETHRO
coyote a écrit :L'horizon ne se recale pas, Fifidibosco, (tu pensais peut etre au conservateur de cap), la verticale est corrigée automatiquement par le système érectile.
Ami Coyote, tu ne dois pas connaître les Horizons Artificiels Electriques... qui sont encore légion en utilisation.
En te lisant, je devine que tu travailles avec un HZA à dépression...
En fait, les HZA à dépression sont effectivement effectivement équipés d'un système (tourelle à couteaux) qui leur permet de retrouver leur verticale... après un bon bout de temps de vol à l'horizontale et sans inclinaison, vario zéro ! Ce sont les HZA du pauvre.
J'ai travaillé plusieurs décennies sur les HZA électriques (l'entreprise qui m'employait en fabriquait d'excellents, tellement renommés que même Boeing en approvisionnait pour ses Jumbos au titre de HZ de secours en cas d'alim électrique sur OFF !).
Je peux te dire que ceux-là se "cagent" et se "recagent", tout comme les Conservateurs de Cap.
A la condition bien sûr de n'effectuer le "caging" que dans des conditions normales de vol (à plat vario zéro).
Je donne des cours de PSV (en VMC avec lunettes spéciales) et je suis surpris du peu d'heures qu'il faut pour avoir des bons résultats : 5 à 6 heures de PSV et l'élève s'en sort tres bien, apres il faut s'entrainer régulièrement avec un pilote de sécurité.
Entièrement d'accord avec toi, hormis le fait que ce qui peut effectivement s'apprendre assez vite se perd malheureusement tout aussi vite... sauf entretien très régulier des aptitudes VSV avec un bon instructeur.
Tu fait donc voler tes élèves en VSV avec des lunettes bleues et un pare-brise orangé ? C'est comme ça que j'ai appris, il y a bien longtemps... marrant ! ;)
La plus grande difficulté est de croire l'horizon alors que le cerveau te donne des indications contraires pendant l'inversion des virages, les accélérations et décélérations.
Même en vol à plat, pour le non-initié, il y a des "fantômes" sous le cul qui veulent te faire croire que tu es en évolutions alors que tous les instruments te disent le contraire...
C'est effectivement le plus long, le plus difficile à apprendre, et le plus exigeant en ressources psychologiques et nerveuses à mettre en application : souvenirs, souvenirs, j'y ai mouillé ma chemise, en particulier sur bimoteur avec un moulin en rideau...

Cordialement,

PS : Grillé par FifiDiBosco, qui a parfaitement raison : mais il n'y a pas besoin d'une série de figures de voltige pour envoyer l'HZA dans les choux... quelques évolutions un peu serrées suffisent !
Quand un avion est équipé d'HZA, normalement on le met "en verrouillage caging" avant de faire joujou...

Modo Maglite :
J'ai corrigé le balisage de citations pour la clarté du texte.

Re: Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 21:03
par Nynjazen
Bonsoir,

Je comprends bien mais la question de Kawa est initialement je cite "est ce utile en ULM ?" compte tenu qu'aucun n'est livré avec. Mon instructeur me dit que c'est parfaitement inutile en VFR - VMC ULM...
Neutre; est ce donc plutôt utile comme cité plus haut pour des avions de chasse, des multimoteurs, en IFR etc car si d'un côté il est installé partout et du nôtre nulle part quid ?
Nynjazen

Re: Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 21:04
par fifidibosco
JETHRO a écrit :
PS : Grillé par FifiDiBosco, qui a parfaitement raison : mais il n'y a pas besoin d'une série de figures de voltige pour envoyer l'HZA dans les choux... quelques évolutions un peu serrées suffisent !
Quand un avion est équipé d'HZA, normalement on le met "en verrouillage caging" avant de faire joujou...
C'est vrai que c'est pas nécessaire, mais c'est tellement plus amusant et puis faut aller voir, de temps en temps, au bord de l'enveloppe si c'est toujours le bord de l'enveloppe ...

Fifi
Fox3 (Flying For Fun)

Re: Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 21:20
par fifidibosco
Nynjazen a écrit :Bonsoir,

Je comprends bien mais la question de Kawa est initialement je cite "est ce utile en ULM ?" compte tenu qu'aucun n'est livré avec. Mon instructeur me dit que c'est parfaitement inutile en VFR - VMC ULM...
Neutre; est ce donc plutôt utile comme cité plus haut pour des avions de chasse, des multimoteurs, en IFR etc car si d'un côté il est installé partout et du nôtre nulle part quid ?
Nynjazen

Bonsoir Nynjazen,

ton instructeur à parfaitement raison, c'est parfaitement inutile en VFR-VMC ULM, puisque par principe l'horizon artificiel est un instrument de l'IMC. Mais c'est aussi inutile dans un "avion" si le pilote est VFR only.
Si ce n'est pas installé systématiquement sur les ULM, c'est que la réglementation oblige l'ULM à rester en vol à vue. Pour l'avion de chasse c'est obligatoire car la météo ne doit pas être un empêchement à effectuer la mission.
Deux besoins différents, deux équipements différents.
Encore une fois, il est beaucoup mieux de se préparer à avoir de bonnes réactions face à la mauvaise météo, en ULM ou en avion (décidément j'ai vraiment du mal à ne pas considérer l'ULM comme un avion..) que de se torturer l'esprit avec des questions sur l'utilisation de certains instruments.

Fifi

:D

Re: Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 21:59
par JMsinus
Semaine dernière: vol de A a B, taf metar local ok, 50 minutes de vol puis retour.
Front nuageux bas se rapproche rapidement de l'ouest, je suis haut pour avoir de l'eau sous la quille, je descend pour me rapprocher de ma base mais les nuages bas se ferme de plus en plus, je passe entre deux nuages avec 1500ft dessous, je reste zen et a défaut de me faire prendre dans le banc de nuages en regardant dehors je me concentre sur mes deux horizons artificiels MGL et IPAD, ca passe dans le calme.

Alors oui le jour ou on en a vraiment besoin ca peux servir ;)

J

Re: Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 22:00
par JETHRO
Bonsoir NynjaZen,

A lire ta question, je constate qu'effectivement on a un peu dérivé... comme d'hab' sur les forums, c'est difficile de conserver un cap :lol:
FifiDiBosco a entièrement raison : en ULM, l'HZA est parfaitement inutile : Les ULMs ne doivent voler que par conditions VFR-VMC.
Le vol IFR est totalement interdit aux ULMs, le Vol de Nuit (VDN) également, et c'est écrit en toutes lettres dans les docs officiels.
Dont acte.
Ce qui implique que les ULMs ne doivent voler en gros, que par temps dit "de curé", c'est-à-dire CAVOK. Ou alors uniquement en vols très locaux ! :roll:
Le seul bémol à cette belle théorie, c'est que nous ne bénéficions pas, en notre beau pays de France, d'une météo constante, établie, sur laquelle on peut compter tout un week-end... sauf cas assez rares d'exceptions !
Ce qui implique que biens des vols ULMs, surtout avec les machines les moins anciennes, deviennent des vols d'une durée non négligeable : on se rapproche alors des cionditions de vol de l'avion léger.
On a de ce fait tendance à prévoir un aller-et-retour dans la journée, à bonne distance... et en France, une météo parfaite le matin peut se révéler désagréable dans l'après-midi...
Toute la sécurité du vol ULM va donc devoir reposer sur une connaissance totale de la météo sur le parcours prévu, aller comme retour, on ne le répètera jamais assez ! ;)

Cordialement,

Re: Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 22:10
par JETHRO
JMvirus a écrit :Semaine dernière: vol de A a B, taf metar local ok, 50 minutes de vol puis retour.
Front nuageux bas se rapproche rapidement de l'ouest, je suis haut pour avoir de l'eau sous la quille, je descend pour me rapprocher de ma base mais les nuages bas se ferme de plus en plus, je passe entre deux nuages avec 1500ft dessous, je reste zen et a défaut de me faire prendre dans le banc de nuages en regardant dehors je me concentre sur mes deux horizons artificiels MGL et IPAD, ca passe dans le calme.

Alors oui le jour ou on en a vraiment besoin ca peux servir ;)

J
Salut JMVirus,

Pas de désccord avec toi, sauf une chose à bien savoir : JAMAIS de mise en état IMC si l'on n'a pas d'entraînement suffisant... et encore, en ULM, je demeure réservé.
Que personne n'oublie JAMAIS que notre Champion du Monde de Voltige Renaud ECALE, pilote militaire de haut niveau sur-entraîné, s'est lui aussi tué en conditions IMC, entraînant son épouse et ses enfants dans la mort...
On ne joue pas avec l'IFR, c'est trop rigoureux pour s'amuser avec ça.
TOUJOURS se souvenir que les hommes (et femmes) ne sont pas des oiseaux : nous ne volons qu'avec des prothèses, ULMs ou Avions, même constat !

Cordialement,

Re: Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 22:13
par Toms
En ajoutant qu'un horizon, même beau et neuf, ne vaut pas grand chose sans la formation qui va avec.
Et cela ne vaut pas que pour l'ULM.
Il vaudrait mieux apprendre à gérer la mauvaise météo, et cela n'impose pas forcément d'être équipé d'un horizon.

Re: Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 22:18
par coyote
Non je pensais plutot au systeme érecteur à billes pour les horizons électriques :




"L'érecteur peut être constitué par un système électrique, pneumatique ou massique permettant de recaler le pivot du gyroscope selon une direction définie : horizontale pour le conservateur de cap, verticale pour l'horizon artificiel, notamment.

Dans les appareils à dépression, l'érecteur fait en général partie du système d'échappement. En effet, l'air est évacué par quatre fentes verticales à demi obturées par des volets mobiles pendulaires, percées dans la partie inférieure du carter du gyroscope. Toute inclinaison du gyroscope provoque une dissymétrie dans l'échappement, par obturation plus ou moins grande des fentes, et par suite un couple qui produit une rotation de l'ensemble qui ramène le gyroscope vertical.

Dans les appareils à entraînement électrique, l'érecteur est à bille. Son principe est différent mais le résultat est le même l'érecteur rappelle le gyroscope suivant la verticale.

Toutefois, les vitesses d'érection sont assez lentes : 4° à 6° par minute pour que les mouvements oscillatoires de l'avion en air turbulent par exemple n'agissent pas sur l'horizon artificiel."


"Cager" un horizon est nécessaire pour le transport,je n'appelle pas cela un recalage et je n'ai jamais du "cager" un horizon sur plusieurs milliers d'heures de vol,il est vrai que :
Je n'ai jamais fait de voltige en PSV ,la consigne étant de ne pas dépasser 30 degrés d'inclinaison latérale pendant un vol aux instruments,je parle là de l'IFR civil.
Pour en revenir au début de ce fil ma position est "qui peut le plus peut le moins" (Aristote) ou

"Quiconque peut effectuer des tâches laborieuses et difficiles est capable d’en exécuter des plus aisées" (Wikipédia !)

L'horizon ne vous amènera pas dans les nuages mais si vous comptez voler longtemps,tot ou tard vous serez dans des conditions marginales et un bon entrainement au PSV vous évitera la peur panique qui peut conduire à un drame.
En conclusion : N'ayez jamais peur d'améliorer vos connaissances.

Re: Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 22:19
par Toms
JMvirus a écrit :Semaine dernière: vol de A a B, taf metar local ok, 50 minutes de vol puis retour.
Front nuageux bas se rapproche rapidement de l'ouest, je suis haut pour avoir de l'eau sous la quille, je descend pour me rapprocher de ma base mais les nuages bas se ferme de plus en plus, je passe entre deux nuages avec 1500ft dessous, je reste zen et a défaut de me faire prendre dans le banc de nuages en regardant dehors je me concentre sur mes deux horizons artificiels MGL et IPAD, ca passe dans le calme.

Alors oui le jour ou on en a vraiment besoin ca peux servir ;)

J
Oui... Et ce faisant tu as royalement enfreint les règles de vol à vue.
En toute rigueur, tu aurais du faire demi tour avant.
Tu ne devrais pas citer une infraction comme étant une justification d'un sûr équipement de ta machine.

Re: Utilité de l'horizon artificiel en ULM ?

Publié : 15 nov. 2012, 23:03
par sky02
Utilité de l'horizon artificiel en ULM ? Pour moi : à rien
Comme s'il n'y avait pas assez d'accidents comme cela pour en rajouter avec de l'IFR :evil: :evil: :evil: