Voyage répliques 14/18 jusqu'à VERDUN pour commémoration.

[Toms]

Bien dit Alain!

Mon Nieuport est à l'échelle 1, mais il est quasiment 2 fois moins lourd que l'original (à vide, 204 kg contre 374), et il a 2 fois moins de puissance (55 cv contre 110 puis 130).
En revanche, la surface mouillée est la même (surface alaire 15m2), donc à vitesse égale la trainée est la même.
Sur ma réplique, la VNE est à 130 km/h, mais pour l'atteindre il faut piquer comme un stuka.

Coté qualités de vol de la réplique:
Lacet: Comme sur l'original il n'y a pas de "dérive" mais juste une gouverne monobloc très petite, donc aucune stabilité en lacet.
Profondeur: Le plan fixe horizontal et la gouverne de profondeur sont toutes deux surdimensionnées comme sur l'original, donc très grosse efficacité, mais pour quoi faire..? Par exemple, au point fixe dans les cales en poussant le manche à fond en avant la queue se lève à l'arrêt même sans être plein gaz.
Gauchissement: La structure en tubes aluminium assemblés par goussets est peu rigide, c'est peut être ce qui fait que le roulis est assez mou, avec une légère tendance au virage engagé.

Il faut être prudent quand on compare des avions de la première guerre.
Entre le début du conflit et la fin il y a un monde.
Par exemple en 1914 ils se battaient avec des Blériot XI et à la fin avec des Spad XIII.
Coté forces de l'axe, de la même façon on ne peut pas comparer un Taube et un Fokker D VII.

Le Nieuport 17 et le SE5 se positionnent chacun à sa place dans cette frise temporelle et il est impossible de les comparer.

Concernant le choix d'une réplique il faut savoir ce qu'on cherche.
Soit un type d'appareil particulier et un certain niveau de fidélité, soit une machine qui vole bien sans autre considération.
En ce qui me concerne, j'avais déjà un biplace qui vole tout seul avec lequel je fais de la balade et un peu de montagne.
Je voulais donc absolument un monoplace Francais. Le choix du Nieuport s'est donc imposé, le reste n'est que conséquences... qu'il faut assumer!
J'ai un joli sabot et je bave devant la manoeuvrabilité du SE5 d'Alain!

[alain roy]

Ha ha ha,.. Toms bave...

Effectivement, les constructions ne sont pas les mêmes. Mon SE5a a un fuselage en treillis soudé, ce qui est bien plus rigide qu'un assemblage par goussets rivetés comme son Nieuport 17 mais aussi les Kiebitz. Pour voler normalement pas de problème mais dès qu'on attaque un peu le SE5a est imbatable.
pour rappel, en Espagne il est avion LSA et à 600 kg il est à +6 -4. Cela permet pas mal de fantaisie, ...

Pour en revenir à notre histoire, nous quittons Saint Florentin, où j'ai une photo ...
Hé oui, il n'y a pas que moi

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Nous profitons du répit des voltigeurs pour prendre congé du Baron et de ses amis venus voir nos machines, on roule ensemble

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avant de décoller en patrouille,

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Un passage en patrouille au dessus du Baron pour dire au revoir et nous voilà partis vers chez l'ami François.
Même cap mais je prend de la hauteur car seul à bord je prend 800 ft/mn sans forcer.
En vol je fais un sms à François "décollage de St Florentin". (j'ai mon téléphone du côté gauche du tableau de bord justement pour faire les sms aux copains et à mon épouse que je tiens au courant de l'avancée de mes vols pour qu'elle ne s'inquiète pas outre mesure)

Le vieux téléphone à droite (sans puce) ne me sert que pour SDVFR, allumé je prend le cap GPS, relève le cap compas et prend un repère à l'horizon et je coupe SDVFR, y'a plus qu'à rejoindre le repère au cap compas et montre. Je rallume lorsque j'arrive au repère et recommence. Cela permet de ne pas avoir le regard constamment sur le tableau de bord pour suivre ma ligne GPS.

[alain roy]

Bientôt le Nieuport est bien bas, ou plutôt je suis beaucoup plus haut

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On passe Auxerre et sa forêt d'éoliennes et j'arrive à Cosne Sur Loire

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Je m'y pose, me détend un peu les guibolles et fais même une petite sieste car voyager en décapotable n'a rien à voir avec un cockpit fermé, c'est beaucoup plus fatiguant.
Une sieste de 5 mn, puis discussion rapide avec les occupants d'un hangar avant de repartir vers chez François.

J'appelle Avord, code transpondeur, altitude 2500 ft autorisée, pas de problème je passe dans la zone sans encombre. Merci les contrôleurs militaires.
(A Mérignac on se fait proprement jeté, stricte interdiction qu'un ULM pénètre la CTR...)

Photo souvenir du passage d'Avord avec l'antenne à gauche de la photo, à peine visible mais bien existante.

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Que fait t'on dans un avion quand on va tout droit pendant ... pas mal de temps... on s'ennuie donc je chante tout seul, ça passe un peu le temps.
A 5 mn de chez François, j'appelle le Nieuport, pas de réponse.
A 3 mn, je rappelle et Toms me répond qu'il est vertical,
Lorsque j'arrive il est en vent Arrière et me demande si je veux passer devant, je lui laisse la primeur puisqu'il est déjà en circuit de piste.

Une fois au sol, je tourne au dessus, le temps que Toms descende et porte son Nieuport à l'épaule vers les hangars.

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On peux voir que si un appareil sort en bout de piste, il va directement au cimetière... ce n'est pas très engageant ce coin.
La piste de François est répertoriée mais un contact préalable est obligatoire au vu des conditions techniques spécifiques à cette piste. Ceux qui sont habitués aux pistes de 1000X40m ne doivent même pas y penser. Après, si on y arrive il n'y a pas de raison pour que d'autres ne le fassent pas.

[alain roy]

Ravitaillement avec du matériel roulant de pointe, il est bien équipé notre ami François.

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Aussitôt ravitaillé, Toms repart non sans embrassades car nos routes se séparent ici, snif, à bientôt car nous avons d'autres manip ensembles cette saison, mais bien plus proche de notre région.

Le porté de Nieuport 17 façon Toms

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suivi du décollage, impeccable depuis le taxiway.

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Pas belle la vie ???

[Patricklfgo]

si , elle est belle lorsqu'on sait en profiter comme vous . faudra un jour que je me joigne a vous avec mon SE5 de pont sur yonne

[Claude Nowak]

Merci Alain et Toms, on en sait désormais un peu plus sur vos magnifiques machines. J adore ces biplans.
Et puis merci de nous avoir raconté ce périple, c était très intéressant et ça nous a fait voyager, comme si on y était quoi.

[Toms]

Ce n’est pas fini, il m’en reste un petit bout:

Je salue mes amis et mets en route, puis je remonte la piste au moteur. Comme d’habitude, je quitte le cockpit moteur tournant pour faire le demi-tour, pourvu que l’engin ne parte pas dans la pente… Me voilà prêt, bien aligné, en avant ! J’affiche pleine puissance et en l’absence de freins, le Nieuport se jette dans la pente. Au bout de quelques mètres je sens une ambardée à droite, que le contre au pied ne corrige pas. Je vois arriver le bord de piste et son herbe bien haute, je déjauge, ça décolle et je corrige au gauchissement pour revenir sur l’axe. Ouf ! Mais vous voulez connaitre la meilleure ? Alain et François positionnés plus bas dans la pente n’ont rien vu et ont trouvé mon décollage exemplaire ! J’en viens à me demander si je n'ai pas rêvé…

Le reste du périple n’est que routine et temps qui passe. Un peu moins de 3 heures après le décollage, je me pose à Maubec, je rentre le Nieuport et prends ma voiture pour rejoindre mon épouse (qui ne m’avait pas dit : « tu verras, il fera mauvais, tu ne pourras pas voler ! »). A la maison, toutes les fenêtre sont ouvertes sur le jardin, c’est l’été. Ce matin, je me suis éveillé dans un hôtel qu’on est encore obligé de chauffer, il faisait 10° et on supportait le pull. J’ai l’impression d’avoir changé de planète, comme au bon vieux temps de mes voyages aux longs cours en Transall. On échange des SMS avec les différents protagonistes pour se rassurer, Alain s’est encore arrêté en route avant d’arriver à Montendre, tout est bien qui finit bien.

J’ai réalisé le trajet Maubec Verdun (sans compter la panne et le vol de contrôle) en 8h50, 2 jours et 4 étapes, et le trajet Verdun Maubec en 7h40 et 3 étapes (en 1 journée).

Pour mémoire, j’ai cherché quelle était la nature des épreuves de navigation du brevet de pilote de la grande époque (1915).

• Trois épreuves de voyage sur la campagne :
• Un triangle de 200 km au moins, en 48 h au plus avec 2 escales intermédiaires obligatoires (Petit côté du triangle 20 km au minimum sur le même avion).
• Une ligne droite de 150 km au moins sans escale, sur le même avion.
• Une ligne droite de 150 km au moins entre le lever et le coucher du soleil avec escale facultative, sur le même avion.

Finalement, malgré nos moteurs « modernes », on comprend mieux pourquoi nos engins ne sont pas faits pour voyager !

[alain roy]

Avec Toms et après ce périple, je pense que l'on a réussi notre brevet de pilote de la grande époque..

Toms parti, j'ai pris 5 mn pour discuter et me désaltérer avec mon copain François, (pour ceux qui ont suivi le périple en Espagne, voyage à IGUALADA, c'était mon compagnon de vol à ce moment là).

Le retour s'est fait sans problème, arrêt à Saint Junien où l'on a des connaissances, rencontre avec un des mécaniciens ayant participé au dépannage de Toms la semaine précédente, il m'a donc raconté l'histoire vu du côté des dépanneurs.

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Une heure plus tard, je me pose à Montendre Marcillac LFDC, me voilà rendu après un sacré périple à travers la France.

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L'oiseau à retrouvé son nid, le temps faire des sms annonçant l'arrivée au bercail, de décharger mes bagages, refermer le hangar, faire le trajet hangar/domicile et je retrouve mon épouse qui me trouve.... fatigué ! Le lendemain je glande et je récupère.

Pour ma part, j'ai mis 05h45 de vol à l'aller et 05h30 au retour; plus 02h30 de vol en local à Verdun pour la reco d'axe et les trois présentations; soit un total de 13h45.

Vous allez rire, mais quelques jours plus tard j'ai reçu la photo...
J'ai du être dénoncé par Toms qui n'a pas aimé que je le double
4 points en moins et une amende salée ....

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Notre histoire est maintenant terminée, mais quelle expérience et quelle bonheur d'avoir fait ce voyage. Aucun regret et ... vive Verdun 2025
J'ai encore une petite vidéo pour le retour mais je n'ai pas terminé le montage.

[Luc84]

Merci bien pour ces récits à vous deux. N'hésitez pas si vous en avez d'autres.

[Polito]

Fin de (des) l'histoire.
Merci à vous deux pour ces récits entremêlés et complémentaires.
A cette heure, vous devriez déjà être en vol pour pouvoir nous en raconter une autre prochainement
Bon vol !
Paulo

[alain roy]

Dernier post, merci aux lecteurs d'être assidus.

Oui nous avons d'autres projets pour cet été, plusieurs meetings dans le Sud Ouest et manips privés, mais il y aura beaucoup moins de problème et donc rien à raconter...

Dernier lien, la vidéo du retour,
https://www.youtube.com/watch?v=Km-_kGeXl0w

Bons vols à tous et au plaisir de se voir sur un terrain, ... ou ailleurs.

Alain

[serge5694]

Ha ben mince, c'est déjà fini. J'aimais bien mon petit feuilleton le soir en rentrant du boulot. Bravo pour votre implication à honorer nos soldats, à participer coûte que coûte et à nous faire partager cette expérience. Vous êtes des aventuriers des temps modernes. Un grand merci et à bientôt j'espère. Amicalement, Serge.

[bebe44]

Merci pour le récit de votre aventure qui nous a ramené dans des temps héroïques de l'aviation.
Bons vols à tous

[alain roy]

Merci,

Comme vous êtes sympa je vous mets un lien où l'on voit le Baron Jeannot et son Nieuport 10
https://youtu.be/cIymwdFqmvI?feature=shared

[Toms]

mais il y aura beaucoup moins de problème et donc rien à raconter...

C’est bien d’être aussi optimiste !

Merci à tous !