Voyage répliques 14/18 jusqu'à VERDUN pour commémoration.

[alain roy]

Pendant ce temps je consulte la météo pour le lendemain jeudi, pas fameux mais l'espoir fait vivre.

J'emmène des bidons d'essence au pied du SE5 (je fait le plein au moment de partir, c'est mon habitude a moi.)

Toms me signale qu'il est avec le Baron Jeannot donc tout va bien.

De retour à la maison mon épouse me dit une énième fois "- il fera orage demain, tu es fou de partir. De toute façon tu vas rester ici "

On verra bien demain matin ...

[bebe44]

C'est intéressant de vous suivre mais c'est un peu flippant, vos machines sont rustiques.
Quel suspense !!!!!

[Toms]

De retour à la maison mon épouse me dit une énième fois "- il fera orage demain, tu es fou de partir. De toute façon tu vas rester ici

[Toms]

Nous rattrapons le temps perdu, J’en profite pour recharger mon Ipad et je fais le tour de son superbe Nieuport 10 artistiquement vieilli:


Je consulte la météo, ça semble se gâter un peu sur le trajet vers Verdun… Je refais le plein à ras bord, on ne sait jamais. 1h30 après m’être posé, je redécolle vers le Nord-Est. A nouveau, la vitesse sol s’annonce confortable, au-dessus de 110 km/h avec des pointes au-dessus de 120. En revanche, la visibilité n’est pas uniforme et je détecte déjà des zones de pluie dense qui me semblent très étendues. Au bout de 30 minutes, je passe travers Troyes et il commence à pleuvoir par intermittence.

Une digression s’impose pour décrire comment se passe un vol sous la pluie en Nieuport. Comme en moto, la pluie impacte le pilote à l’horizontale, et ça pique ! Bien sûr, on est raisonnablement protégé derrière le pare-brise mais comme on ne voit à peu près rien au travers de ce pare-brise maculé de gouttes, il faut pencher la tête à gauche et à droite pour voir devant (ce qui peut servir pour éviter de manger une éolienne). Il faut ajouter à cela l’eau de ruissellement qui traverse les éléments mécaniques situés devant le pilote, dont la propreté est proche de ce qui sort d’un égout et qui finissent sur le visage, les vêtements…

J’avance à présent vers l’ouest de la zone de Saint Dizier sous une pluie battante et continue. Il pleut des cordes ! J’arrive encore à distinguer un horizon mais il me faut descendre vers des hauteurs de moins en moins confortables. Ça me rappelle des vieux souvenirs, et j’arrive à me dire que je suis en passe de devenir un candidat à la très grosse bêtise. J’envisage de faire une halte à Vitry le François mais ça ne passe plus devant. J’essaye un peu vers l’Est mais ce n’est guère mieux. Voilà 1 heure que j’ai décollé, et Il est déjà temps de faire demi-tour.

Le problème du demi-tour par fort vent arrière, c’est que ce merveilleux vent arrière se métamorphose en vent de face après le changement de cap ! Ma vitesse sol tombe à moins de 60 km/h. Je pense au carburant… Je retrouve des conditions volables mais vraiment pas mirobolantes, et si cela était encore possible, la pluie se renforce ! Je ne m’interdis pas de me poser dans un champ si ça se complique, en pensant à éviter les fonds de vallées. J’essaye d’étudier ma carte pour trouver un point de chute, je ne vais quand même pas retourner à Saint Florentin ! Je trouve un terrain au milieu d’un champ d’éoliennes entre Troyes et Vitry le François, il s’appelle Montardoise et la piste fait 800 m de long, c’est parfait !

Je croise des éoliennes de trop près et une antenne anémométrique qui sort à peine du paquet de pluie, il va être temps de se poser. La pluie décolle une partie de ma mitrailleuse en carton et les cartouches en plastique menacent de se faire la malle. Je prie pour que ce terrain ne soit pas qu’un champ et qu’il y ait au moins un bout de toiture pour m’abriter un peu. J’ai froid, je reçois un truc gras et sombre sur mes lunettes que j’essuie comme de juste avec mon écharpe blanche (blanche ?).

30 minutes après le demi-tour, j’aperçois la piste. Ouf ! Il y a de nombreux bâtiments tout proches, je vais pouvoir m’abriter. Après un rapide tour de piste je me pose et je laisse rouler jusqu’à un petit chalet.


Je coupe, récupère mes vêtements de rechange pour éviter qu’ils ne prennent l’eau, je positionne mon coussin (plastifié) à la verticale pour ne pas avoir à m’asseoir dans une flaque si je redécolle ce soir. Je me précipite vers le chalet sous des trombes d’eau et je m’abrite sous le porche. Je suis au sec mais je contemple mon destrier qui patiente sous une pluie battante.


Quelques minutes plus tard, je vois arriver un véhicule. C’est un ouvrier de l’élevage de cochon qui borde le terrain (c’était donc ça l’odeur ?)
Il me dit de m’abriter dans le chalet (qui n’est pas fermé à clef) et me raconte un peu l’histoire du lieu. Le précédent propriétaire, passionné d’avions était importateur d’Avid Flyers mais il est décédé. C’est une dame qui s’occupe du terrain à présent. La dame arrive un peu plus tard et me dit que je peux rester le temps qu’il faut, et qu’il y a même un hôtel pas trop loin si besoin. C’est toujours ça de pris !

[Yankeeromeo]

Ah, la Montardoise ! Elle, dont l'hospitalité ne se laisse pas impressionner même par les éoliennes qui poussent tout près, comme des champignons !

[alain roy]

C'est vrai que dans cette région les champignons qui tournent il y en a partout !!! y'a intérêt à prendre de la hauteur...

mais comme je n'en suis pas encore là je laisse Toms poursuivre ...

Toms, encore,..... encore .....

[Patricklfgo]

Bonjour. je lis avec délices ton récit . Possesseur d'un SE5 Poccino je compati parfaitement avec toi par rapport au vent de face qui ne nous aide guère dans nos nav , en plus de la pluie, mais je crois que le pare brise amélioré de mon SE5 me mouille moins que toi .

ce qui est difficile à gérer avec nos machines volant à 120 /130 kmh, c 'est le plein vent de travers en nav . Sur mon SE5 , la stabilité de route est neutre c 'est en partie à cause de la surface latérale devant le centre de gravité presque aussi généreuse que la partie arrière et la petite dérive. Donc avec le vent de travers , mon SE5 peut très bien se trouver à voler en crabe et cela lui plaît. Sauf que ça gêne pas mal pour la tenue de cap .

Quand au posé dans un champ , j'ai aussi vécu ....

[Toms]

120, 130, j'en rêverais !
Quant à la stabilité de route, le Nieuport n’en a pas, sachant que sa gouverne de direction est monobloc (et petite) et qu’il n’a pas à proprement parler de « dérive ».
Mais j’ai moi aussi du mal à afficher un angle de dérive avec cet engin, et c’est encore pire quand le repère de route passe derrière la mitrailleuse…

[alain roy]

Si vous voulez un biplan stable construisez un SE5a échelle 1 "tôt Bipla".
Je suis enchanté du mien.
En fait ça ne vole pas vite en biplace (120) mais en solo (verrière avant enlevé et canopée en place

FB_IMG_1707862467504.jpg

Sinon en croisière à 4600 trm c'est plutôt 145 km/h indiqué.

Mais ce n'est pas l'objet de ce post

On attend la suite de Toms...

[bebe44]

Toms, en plus de tes talents de narrateur, tu as beaucoup de sang-froid pour gérer ce qui serait pour moi insurmontable.
La suite !!!

[Toms]

La suite demain!
Sinon pour rebondir sur ce que dit Alain, si je n’avais pas déjà un biplace, j’opterais pour un SE5.

[Patricklfgo]

et il y en a un SE5 qui ne vole plus dans le hangar du Baron à Saint flo, c 'est dommage. le mien est à Pont yonne.

Tom dans le genre des histoires drôles, je vais l'an passé au rassemblement de parray le monial . long vol avec ravitaillement à Clamecy . je redécolle et 10 minutes plus tard , un petit a coup, je vois un petit truc passer au dessus de moi , ça vibre , j’étais à 2500 ft . tout de suite , analyse et réduction du moteur, presque pareil , sélection allumages, pareil . donc j'entame une interruption volontaire de vol .

je négocie un champ avec une culture qui me parait rase , je me pose au milieu de nulle part nickel . je coupe et je vais voir le moteur, et tout de suite je remarque un morceau d'hélice manquant de la taille d'un crayon mais un longueur sur le bord de fuite. c 'est une hélice américaine composée d'un vingtaine de plis ( on voyait cela sur avid flyer)

reflexions : je veux pas rester là dans le champ, donc je prend mon couteau de survie , je taille la partie disparue pour amincir le bord de fuite cassé qui va bien, je prend avec mon log de nav la forme qui à disparue , je vais voir l'autre pale et j'enlève tout ce qui n'est pas convenable . idem bord de fuite .

je remonte à bord , essais moteur plein pot , plus de vibrations, je remonte en haut du champ je tourne et me voilà parti vers parray .
à l'arrivée , j'en vois qui rigolent et lèvent les bras au ciel !! j'avais embarqué 5 ou 6 pieds de tournesol sur le train avant ...

le plus rigolo , l'avion volait pareil , peut être la manette un peu plus en avant ... à Parray , je leur ai demandé une râpe à bois et j'ai re confectionné mon hélice .. une fois rentré à pont, j'ai reverni l'hélice , et voilà !! comme en 14

[Patricklfgo]

[Luc84]

Super bravo pour le récit qu'on vit vraiment. Bon la suite quand vous voulez !

[Toms]

et il y en a un SE5 qui ne vole plus dans le hangar du Baron à Saint flo, c 'est dommage. le mien est à Pont yonne.

Le SE5 va revoler bientôt, c'est un des derniers survivants de la collection de Jeanot, qui comportait 2 SE5 à une époque (en plus des autres machines, 6 au total il me semble).

Bravo pour ta réparation de campagne, je n'aurais pas fait mieux!

Et merci Luc84!