Bonsoir R1,
Il me semble que tu as une vision assez sommaire de l'aérodynamique des profils... C'est un cours complet et détaillé qu'il te faudrait, pour présenter une réponse correcte à ton questionnement !
Je vais quand même essayer de t'apporter quelques éléments de réponse.
Bon, premier élément :
Tout profil présente une traînée minimale pour une incidence donnée. L'incidence, c'est aussi ce qu'on appelle "angle d'attaque", c'est l'angle que fait le profil avec la trajectoire sur laquele il se déplace... soit encore (autrement dit) l'angle qu'il présente au vent incident.
Mais
jamais aucun profil ne présente une traînée nulle, à quelqu'angle que ce soit.
Même la plaque plane hypotétiquement "infiniment mince" positionnée à angle nul dans le vent incident présente une traînée résiduelle due au frottement de l'air sur sa surface !
Pour qu'un profil porte, il faut lui appliquer un angle d'incidence tel que la portance développée devienne égale au poids du mobile (aéronef), auquel cas le mobile vole... à plat.
Ce qui a pour corollaire de faire apparaître une traînée non négligeable... qu'il faudra vaincre avec la puissance motrice disponible !
Second élément :
Les profils symétriques ont effectivement une traînée minimale pour un angle d'incidence nul. Mais, d'une part cette traînée minimale est loin d'être nulle, voire même loin d'être très faible : et de plus cette traînée sera d'autant plus élevée que le profil sera épais... et si l'on recherche de la portance, il faudra un profil épais !
Comme il t'a déjà été répondu, les profils symétriques
d'ailes ne sont pratiquement utilisés, dans notre aviation légère, que pour les avions de voltige, voire même de compétition, et même de championnat, là où la puissance est surabondante (300 cv, 450 cv...), où il n'est pas besoin de vitesse, mais d'agilité et de capacités de vol dos.
On trouve alors des profils symétriques de 15% d'épaisseur, voire 18% ou plus, traînant beaucoup, ce qui aide beaucoup pour les trajectoires verticales descendantes (limitation de la vitesse), et la puissance élevée permet de bonnes et longues trajectoires verticales montantes, l'agilité et la maniabilité de la machine plus la maestria du pilote faisant la qualité de la prestation...
En dehors de ces exemples, les profils symétriques demeurent très utilisés, tant sur les avions légers que sur les ULMs... mais uniquement pour les gouvernes verticales et horizontales !
Et comme les gouvernes doivent (devraient) être neutres sur un appareil raisonnablement équilibré et/ou correctement étudié et réalisé, on utilise des profils minces (6% d'épaisseur relative) afin, effectivement, de limiter au maximum la traînée inévitable de ces appendices.
Voila, j'espère ne pas avoir été trop long, et avoir répondu un petit peu à ta question.
Cordialement,
Col. JETHRO. (Pioneer P300S, 912ULS, Hélice SR3000-2)
- Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire nous viennent aisément. (N. BOILEAU)
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