hier, grosse séance d'une heure(zero-deux exactement).
Le vent était faible venant du nord avec un ciel voilé en altitude, annonçant une dégradation pour le lendemain.
Arrivé sur le terrain vers 18h30, en même temps que mon instructeur. On ouvre le hangar, sort l'oiseau. Je fais la pré vol
et j'installe ma caméra pour me faire un auto débriefing en pyjama à la maison....
Je pensais faire une petite ballade sur Arras, mais finalement, à la radio on a annoncé une série de tours de pistes et on
a réglé l'alti au QFE. On restera donc dans le cône. Petite déception.
Au premier tour, on a entendu à la radio un autre instructeur sur Arras annoncer une PTE.

Intrigué par ce nouveau terme,
je questionne mon passager (accessoirement aussi instructeur): "C'est comme une PTU, mais de plus haut. 1200-1500 pieds".
Soit. et on passe à autre chose.
je suis seul aux commandes et je termine mon tour. Finale, arrondi, touché et remise des gaz.Que du classique. Sauf qu'arrivé à 300 pieds, alors qu'habituellement je réduit un poil l'assiette et les gaz pour monter tranquillement jusqu'aux 500 pieds, là, l'instructeur maintient les gaz à fond, engage un virage à forte inclinaison et fait la radio pour parler d'un tour à 300 pied.

Ahhhh, c'est un exercice! j'avais cru à un problème. Une fois qu'on le sait, ça va mieux, mais voir défiler les jardins de Vitry à plus de 140Km/h à tout juste 100m de haut...
Ben ça fait drôle. Au delà de la poussée d'adrénaline engendrée, l'intérêt de l'exercice réside dans la maîtrise d'un virage en palier à 300 pied et forte inclinaison (pas trop forte non plus) pour simuler un retour forcé au terrain (météo, problème, pipi, ...).
Et comme cela ne suffisait pas, j'ai fait mon arrondi un poil trop haut. Du coup, remise des gaz sans toucher, mais en gardant
un palier à 1-2 métres du sol.

Là aussi, ça donne chaud. Au bout d'une centaine de mètres on prend une montée initiale
comme sur un tapis roulant.... Ouffff. Mais qu'est-ce que c'est que ca!!

Au milieu du pare-brise, il y a un avion
de modélisme totalement à la verticale et immobile droi devant. coup de manche à droite, coup de pied, on fait un S et on évite de peu
l'inconscient!
Après cette suée, la PTU fût une joyeuse rigolade. Rien à dire, et sans me vanter (ce n'est pas mon genre, j'ai su rester modeste

), c'était plutôt réussi.
Encore un tour, et puis on rentre. Sauf qu'au dernier touché, mon instructeur décide de grimper jusqu'à 1000 pieds, puis de virer vers la gauche toujours en grimpant, et à 1500 pieds, de me mettre à la verticale du seuil de la 12. J'ai deviné, c'est la fameuse PTE! Wouarf, wouarf! Trop simple

. Et là, c'est l'improbable. "Coupe ton moteur"

. Heu, oui mais non, je l'aime bien mon moteur. "Si, si. Coupe ton moteur, mais tiens toi prêt à redémarrer s'il le faut". Ok, je tourne la clef vers la gauche. D'un coup le silence.Cockpit stérile, pas un mot. juste le sifflement de l'air dans les aérateurs. et mon regard se fige sur l'hélice qui maintenant est bien visible, fixe

. Passé la stupeur, et avant la torpeur je vérifie la piste, ma vitesse, et ma descente pour arriver aux 800 pieds au seuil de la 30. Je me retrouve alors en mode PTU et reprend mes repères.
Le posé s'est fait pépère, mais les mains un peu moites quand même. Je rallume le moteur pour remonter la piste et rentrer
au parking. Ca y est, c'est fini. Je démonte la caméra et Argghhhhh! Elle n'était pas allumée!

C'était pourtant le jour où
il eu fallut tout enregistrer, ben non.... Quand ça veut pas, ça veut pas!
C'était pas le plus important, et l'essentiel c'est d'avoir retenu un max de choses, d'avoir rempli mon carnet de vol et
d'être rentré à la maison entier avec la banane.
