Usurpation de couleurs nationales ?

[Jarnicoton]

Je songe à repeindre mon appareil dans la livrée de mon avion à hélice préféré, qui est le MiG-3.
Tout blanc (en fait c'est parce que le soleil l'été n'est pas bon pour ma toile peinte en sombre), avec étoiles rouges sur la dérive, le fuselage, flèches rouges et mention "Za Stalina" en cyrillique, sauf que je mettrai mon propre nom en lieu et place de celui du philanthrope susnommé.
(J'ai déjà vu mon nom en cyrillique, en 2005 : sur l'écran d'ordinateur du douanier ukrainien qui, à mon retour de Tchernobyl en voiture, l'a enregistré pour le cas où je recommencerais à passer sa frontière avec trop d'euros en liquide ; bien entendu on a compté mes euros à la sortie du pays seulement ; on ne m'avait rien demandé du tout à l'entrée !)
Mais quel droit a-t-on au juste de reproduire des emblèmes nationaux comme ceux que portent des avions militaires ? Quelles interdictions, quels châtiments ? (prestouplénié i nakazanié !!)
Cela devrait être une question pour le colonel, ça.
Je pourrais évidemment demander son avis à l'ambassade d'URSS. Seulement, il n'y en a plus. Aussi, je ne vois pas pourquoi je devrais choisir arbitrairement et demander à celle de l'Estonie, du Kazakhstan ou de l'Ukraine ?

http://img4.hostingpics.net/pics/963357079.jpg

[Pimprenelle]

ca ressemble vachement à une souricette au niveau du fuselage ton navion non ??

[Jarnicoton]

On me le dit souvent, mais il n'y a aucune inspiration et Michel Barry qui l'a vu de près ne m'a réclamé aucune redevance.
Même la position de l'aile n'est que partiellement similaire car je suis assis entre longeron et longeronnet, et non pas devant le longeron.
Le fuselage du Souricette est quadrangulaire, plat sur les quatre faces. Celui du mien est classique sur les monoplaces VW : plat sur les flancs et dessous, arrondi du nez à la queue sur le dessus.
La disposition générale aile/fuselage ressemble plutôt à celle du Sagittaire ou du Cassutt, quoique la vitesse de croisière soit légèrement moindre.

[Toms]

Hello JP,

A mon avis, tu peux le repeindre de la couleur qui te chante. C'est vrai que je regarde une maquette de Mig 3 en ce moment, et le blanc avec des étoiles rouges, ça jette!

[Jarnicoton]

Oui, mais seul inconvénient : mon aile haute gênante pour la flèche. Sous l'aile, elle sera presque cachée, car la photo est trompeuse puisqu'elle est prise de plus bas que l'aile, ce qui n'est pas l'angle de vue d'un piéton normal. Bon, on verra...

[JETHRO]

...
Cela devrait être une question pour le colonel, ça.
...

Bonjour Jarnicoton,

Je tombe sur cet entrefilet qui m'avait précédemment échappé !
Je suis bien incapable de te répondre avec précision... Ce que je sais, dans le cadre de NOS emblèmes nationaux, en particulier la cocarde, c'est qu'il existe une réglementation, par arrêté n° 89-655 du 13 septembre 1989, qui en limite l'emploi... sur les automobiles !
Pour les aéronefs, je ne sais pas... Il me semble qu'il existe une "certaine" tolérance, au moins sur des appareils de collection dont des exemplaires ont été utilisés sous nos couleurs (je pense en particulier aux F4U Corsairs régulièrement présentés en meetings...), et cette tolérance s'étendrait même à des répliques, ou copies, d'appareils ayant existé et ayant été utilisés par nos forces aériennes...
En ce qui concerne un appareil qui sort de ces champs d'activités, comme me parait l'être ton propre appareil, black out complet : je suis un parfait ignorant !
D'autre part, l'utilisation, en France, d'emblèmes nationaux étrangers, surtout militaires, me semble bien délicat à mettre en œuvre... mais je n'en sait rien en fait !
On peut peut-être le faire, pour le plaisir perso... si personne ne râle, tout ira bien... jusqu'au jour ou un mauvais c.. y trouvera à redire !
C'est pourquoi, en ce qui me concerne, si j'ai adopté pour mon propre appareil le schéma décoratif général des US Air National Guards, parce que mon avion préféré est le P51D Mustang, je me suis bien gardé d'y apposer l'étoile américaine... J'ai employé (avec autorisation de son créateur !) une cocarde dite "Interceltique", apposée en lieux et places des étoiles US, avec une représentation du Gwenn Ha Du (Pavillon Breton) sur la dérive (comme les appareils des ANG, qui portent les couleurs de leur état sur leurs dérives).
Voili-voila-voilou !

Bien amicalement,

[Jarnicoton]

Je dirai que c'est un prototype Polikarpov mal connu, récupéré dans le lac Ladoga par une mission creusoise sponsorisée par les entremets Francorusse !


D'ailleurs j'ai déjà fait le coup, à en croire ce texte de pancarte déjà publié "ailleurs" et réellement présenté en public ; il y eut quelques dupes :

(inspiré par l'article du Fana n°316 sur les avionnettes hollandaises Pander de 1920)




AVIONNETTE TYPE PANDER G


Construit à trois exemplaires seulement en 1924 aux Pays-Bas par Vliegtuig Industrie Holland, le Pander G Foutmelding (1) était destiné aux raids entrepris à cette époque par de riches sportsmen de diverses nations européennes entre leurs métropoles et les points les plus éloignés de leurs empires coloniaux.

Le sort des deux autres Pander G reste inconnu. On sait seulement qu'ils furent en 1940 confisqués à leurs propriétaires par les Nazis et embarqués démontés dans le train de sinistre mémoire avec lequel le reichsmarschall Hermann Göring parcourait l'Europe entière en raflant les oeuvres d'art. Si le maréchal était lui-même pilote, il est cependant exclu qu'il ait pu faire voler personnellement les Pander G, très sensibles au centrage arrière.

L'exemplaire présenté est seul rescapé ; il fut employé en juin 1924 par le capitaine Harm Gebruiksaanwijzing pour sa tentative de raid entre Amsterdam et Batavia (Djakarta) aux Indes Néerlandaises. Financé par le quotidien de Phonograaf, le capitaine décollait le 11 juin au matin de Schiphol (Amsterdam) à destination du lointain Orient. Hélas ! Après deux escales de ravitaillement en essence à Athènes et Damas, l'officier était pris dans une tempête de sable. Son hélice rongée en quelques instants, le pilote dut se poser en urgence en plein désert.

Les Anglais occupaient alors le pays après la chute en 1918 de l'empire ottoman ; secouru par les soldats britanniques du régiment de fifres highlanders du général lord Marmalade of Dundee, le pilote dut leur abandonner son appareil pour paiement de l'assistance reçue. Tandis que le capitaine de retour cinglait pour Rotterdam, les Anglais remettaient le Pander G en état de vol et s'en servaient deux ans durant de scout à la recherche des bandes de rebelles du célèbre émir Ifik, qui ne devait faire que bien plus tard sa soumission aux autorités mandataires.

C'est à l'occasion d'une telle mission sur le désert de Syrie que touché en plein réservoir d'une décharge de mousqueterie, le Flight Lieutenant John P. Threewet, DSO, MTO, QDM, dut en panne sèche faire effectuer à son appareil un second " chameau " dans un décor particulièrement inhospitalier (voir Oeil pour oeil, avec Curd Jurgens). On n'entendit plus parler de lui jusqu'en 1977. A cette époque une équipe de cinéastes recherchait dans cette région un cadre naturel pour le tournage d'un documentaire de guerre authentique sur les camps japonais de prisonniers alliés à Bornéo ; ils tombèrent par hasard sur le corps momifié du Flight Lieutenant à quelques pas du Pander G parfaitement conservé par le climat sec et chaud (voir les Ailes du 22 janvier 1978).

Il était en si bon état qu'il suffit de reboucher le trou du réservoir et de recharger la batterie pour permettre au Pander G de redécoller sur place ! Tandis qu'on rendait les honneurs militaires à la dépouille de son dernier pilote, le Pander G rejoignait Bagdad par ses propres moyens après avoir lâché une couronne sur la cérémonie. Il se posait en vol plané parce que la salve tirée à son passage par la garde d'honneur du cercueil avait, chose que le lecteur acceptera de croire d'autant mieux qu'elle est précisément invraisemblable, une fois de plus atteint le réservoir ! On devait à nouveau perdre sa trace jusqu'en 1997, époque où son épave très endommagée fut retrouvée dans un parc à ferraille proche de Bassorah par un spotter creusois.

Cédé par les autorités locales en échange de quelques brevets en virologie et chimie des organophosphorés (accusation sans preuve formulée par l'administration Bush), le Pander G " rapatrié " devait subir une restauration dont il faut avouer qu'elle a quelque peu sacrifié l'authenticité à la possibilité de revoler. Ainsi par exemple le moteur tricylindre Anzani d'origine, peu fiable et donnant rarement ses quelques chevaux théoriques, a-t-il été remplacé par un groupe moderne Volkswagen provenant d'un Kubelwagen pris à l'ennemi et retrouvé dans la grange d'anciens maquisards limousins aujourd'hui retraités. Le premier vol en janvier 2002 de l'appareil remis en état manqua mal finir, les restaurateurs n'ayant pas aperçu le trou demeuré dans le réservoir.

Comme bien des appareils des temps héroïques de l'aviation, le Pander G en dépit des apparence n'est nullement d'un pilotage aisé. Parfaitement dépourvu d'homogénéité entre ses diverses commandes, affligé d'un décrochage... particulier, le Pander G depuis n'est confié qu'à un seul pilote spécialiste, d'ailleurs coutumier de ce genre d'appareils. C'est ainsi que depuis 2002 les enfants des lotissements proches de l'aérodrome ont presque chaque jour la joie de sortir dans leurs jardinets battre des mains au passage de la machine très tôt le matin et très tard le soir, heures de calme plat propices à ses évolutions. Il est d'ailleurs impossible lors de ces survols de continuer à écouter la télévision.

A noter que cette machine curieusement dépourvue d'immatriculation (2) se voit pour cause de terrorisme interdire par l'Administration d'approcher à moins de 5 kilomètres d'une centrale nucléaire ! Courteline n'est pas mort...

*

(1) Le Foutmelding est un lutin bienveillant des contes et légendes hollandais. Il a la réputation de protéger depuis plus de six siècles la digue du Zuiderzee des assauts de la mer, et de polliniser à ses heures perdues les champs de tulipes.

(2) Les propriétaires d'ULM d'aspect "avion" entendent parfois ce commentaire en atterrissant sur un aérodrome extérieur.

[JETHRO]

Merci, Jarnicoton, je me suis délecté de ton récit !
MORT DE RIRE !

[Clouds]

Je ne voudrais pas ternir le brillant de ces propos mais il me semble que le volume de stab du Mig est particulièrement atrophié ou bien que la surface de l'aile soit hypertrophiée
Toujours est il que piloter cet engin devait demander une confiance aveugle dans le guide suprème (d'oû le logo en cyrillique) aidée de quelques bayonnettes dans le dos ou bien le pilote se faisait aider par l'absortion de quelques comprimés de polyfoutrate de couillamine.
La filiation du PANDER G est bien sûr flagrante mais en même temps inquiétante pour nos têtes blondes ébahies, faudrait pas que le logo ne modifie le centrage, fut il en cyrillique

Bons vols historiques, et merci de ce morceau d'histoire
Clouds

[Jarnicoton]

Merci, Jarnicoton....................MORT DE RIRE !

Merci, et je rappelle qu'il y en a vingt fois autant sur mon blog...

[Toms]

Ça ne s'arrange pas!

[kappaman]

Ça ne s'arrange pas!

C'est sur !!!

))

[Jarnicoton]

Ben... Vous débarquez, tous les deux ? Je fais tourner mon compteur ! Vous êtes quand même bien placés pour savoir que dans la vie c'est mon souci principal. Le FPP naguère, maintenant mon blog.